HIVER 2002-03 | ||
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Le Pays Dogon est un véritable sanctuaire, musée vivant, l'un des derniers îlots d'une culture authentiquement africaine qui a survécu à tous les assauts de la civilisation occidentale. Retranchés depuis des siècles au sein de cet univers chaotique fait de pierres et de sable, les habitants continuent de perpétuer une tradition dont la richesse est reconnue dans le monde entier. Aujourdhui, un tourisme culturel se développe le long de la grande falaise. Encouragé par les autorités maliennes, il permet à des villages moribonds de sorganiser face à la désertification, aux problèmes de santé et déducation, mais il met en péril lune des cultures les plus singulières de lhumanité. |
Le peuple dogon est originaire des Monts mandingues, à la frontière guinéo-malienne. Animistes, ils ont refusé de se convertir à lislam et ont dû sexiler au XVIIIème siècle, remontant le fleuve Niger jusquaux reliefs protecteurs du plateau et de la falaise de Bandiagara. La disposition très serrée des villages dogons correspond à un but défensif, mais elle exprime surtout une vision du monde extrêmement élaborée. La cosmogonie complexe des Dogons a fait l'objet de recherches ethnologiques poussées et l'étude des modes de vie et de pensée de ce peuple, pourtant relativement peu nombreux (quelque 700 000 personnes), a permis de mieux comprendre la symbolique des masques et statuettes dogons, très populaires dans le monde occidental. |