Derrière ces paisibles montagnes il est encore une tradition au Kirghizstan (ainsi que dans d'autres pays) qui relève d'un autre âge le "Ala Kachuu" (en kirghize : prendre et s’enfuir). Cela désigne la pratique du mariage forcé par enlèvement des jeunes femmes. Remontant à l'époque du nomadisme qui est unilatéralement nourrie par la domination patriarcale au sein d’une société d’hommes. La femme est assimilée à un objet de plaisir et est contrainte de se soumettre à la volonté suprême des mâles.
Dans les faits, de jeunes gens capturent une femme soit par la force, soit par la ruse, généralement épaulés dans cette tâche par des amis ou des parents. Ils amènent par la contrainte la jeune femme dans la future belle-famille et comme la hiérarchie entre générations est très importante au Kirghizstan, les filles sont souvent influencées par les femmes plus âgées qui les menacent en usant de superstitions et de croyances populaires. On bombarde la jeune fille de répliques telles que "C’est ta destinée", "Si tu n’acceptes pas tu seras malheureuse toute ta vie et tu n'aura pas d'enfant", ou simplement "Comment oses-tu ?" Le rituel d’Ala Kachuu est effectué par des vétérantes qui imposent aux jeunes filles ce qu’elles ont elles-mêmes enduré depuis des générations.
Interdits dans les années vingt par les Soviétiques, les mariages forcés ont fait leur ré-apparition dans les campagnes depuis l'indépendance du Kirghizstan en 1991. Pourtant le kidnapping des femmes pour mariage forcé est illégal au Kirghizistan (5 ans d’emprisonnement), mais dans les faits la tradition l'emporte sur la loi et il est extrêmement rare que les victimes portent plainte.....

Riche de ses traditions et de sa culture nomade qui se perpétuent sous le non de djailoo (alpages d’été) mais interdite du temps de l'ex-URSS, la Kirghizie se distingue aussi par ses hautes et étroites yourtes plantées en pleine nature, loin de toute civilisation moderne. Les saveurs de la cuisine reflètent la diversité ethnique et le mode de vie nomade des Kirghizes. Il faut impérativement goûter les plats traditionnels tels que "besh-mark" , "‘manti", "‘plov", "lagman", la soupe "shorpo" et les boissons, mais aussi le ‘koumis", lait de jument fermenté, et le "maksym" à base du blé.