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~ LE NICARAGUA, DANS L'OMBRE DE SANDINO ~
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Nicaragua - Itinéraire
Carte du Nicaragua

Lundi 22 février 2010 : nous quittons donc le Costa Rica pour entrer au Nicaragua. Le passage de la frontière s'effectue en deux heures, non à cause du monde, mais parce que c'est une jolie pagaille et un véritable parcours du combattant (côté Nicaragua). Le Nicaragua est limitrophe du Costa Rica au sud et du Honduras au nord.


Nicaragua - Sandino
Le pays a été marqué par le sandinisme et par des périodes prolongées de dictature militaire, la plus dure étant sans doute le règne de la famille Somoza au début du XXème siècle.

Entre 1927 et 1933, le général Augusto Sandino (né en 1895), d'obédience libérale, mena une guérilla, d'abord contre le gouvernement conservateur, puis contre les forces américaines. Il fit la déclaration devenue célèbre : "Si cent hommes aiment le Nicaragua comme je l’aime, le Nicaragua sera libre". Il refusa un accord de paix proposé par les États-Unis en 1927. La Garde Nationale, formée et équipée par les États-Unis,  réussit à mettre au pouvoir Anastasio Somoza. Avec le soutien des États-Unis, Somoza fit assassiner son principal opposant politique, Sandino, en février 1934 et prit le pouvoir en 1936.

Anastasio Somoza instaura une dictature personnelle de 1936 à 1956. Ses fils Luis et Anastasio lui succédèrent.  Purs opportunistes, les Somoza surent manœuvrer avec les États-Unis lors de la Guerre Froide, en se posant comme anti-communistes afin de bénéficier de l'appui américain.
Nicaragua - Sandino

En juillet 1979, le soulèvement populaire chassait le dictateur Anastasio Somoza Debayle, dernier de la dynastie des Somoza au prix de 40.000 morts. Une coalition regroupant les cinq principaux courants anti-somozistes prit les commandes du gouvernement, dont le sandiniste Daniel Ortega, d'obédience marxiste. Le FSLN (Front Sandiniste de Libération Nationale), avait été fondé en 1961 à La Havane et s'était lancé dans les années soixante dans la guérilla sur le modèle de Fidel Castro et de ses Barbudos.
Plus récemment, en novembre 2006, après avoir publiquement renoncé au marxisme-léninisme et s'être rapproché de l'Église catholique, Daniel Ortega fut élu président après trois défaites successives depuis 1990 et le retour de la démocratie. Il prit ses fonctions le 10 janvier 2007. Aujourd'hui, donc, règne au Nicaragua l'ombre de Sandino.

Nicaragua - Sandino
Nicaragua - Sandino
Nicaragua - Sandino

Nicaragua
Nicaragua
Nicaragua

Le Nicaragua est un petit pays relativement montagneux dans sa partie ouest, assez plat mais couvert d'une jungle tropicale humide sur la moitié atlantique. Il se situe sur une zone tectonique difficile et est souvent secoué par des tremblements de terre et les éruptions des nombreux volcans qu'il compte.
Ce qui nous frappe d'emblée, c'est la pauvreté du pays, en particulier dans les campagnes. Le Nicaragua est en effet le pays le plus pauvre des Amériques après Haïti.
A une centaine de kilomètres de la frontière, nous arrivons à Managua, la capitale, où nous attendent Eda (chilienne) et Franz (allemand), des amis de Jean-Michel et Carolina chez qui nous avions séjourné à Santiago. Avec la forte chaleur qui règne à Managua, nous apprécions leur piscine privée.

27 février : un très fort tremblement de terre (8,3° sur l'échelle de Richter) vient de frapper le Chili dans la nuit de samedi à dimanche. Eda a les plus grandes difficultés pour joindre sa famille à Santiago, et elle apprendra dans l'après-midi que son immeuble est endommagé, et certains en proie aux pilleurs. Triste réalité de cette nature devant laquelle l'homme est impuissant.
Au bout de quelques jours, nous avons enfin des nouvelles de nos amis Jean-Michel et Carolina, qui vivent en banlieue de Santiago. Leur témoignage sur cette catastrophe nous a touchés, et, avec leur accord, voici le récit qu'ils nous ont envoyé :
Bonjour Gwen et Marc,
Merci pour votre mail. En effet nous avons été vachement secoués..... et c'est peu dire! Très impressionnant d'être réveillé à 3h00 du mat par un tremblement de terre de force 8,3 et qui dure 2 minutes. Heureusement nous sommes sortis par la porte fenêtre de notre chambre avec les chiens et nous nous sommes accrochés à la voiture sur le parking. C'est comme si le sol était de caoutchouc, faisant des vagues........ La maison n'a pas eu de problèmes, seulement des objets qui se sont cassé la gueule, des tableaux et les meubles qui ont vachement bougé, comme s'ils voulaient s'en aller....... Nous avons fini la nuit dans la voiture avec les 5 chiens jusqu'au matin...... (le chat lui était sous le lit...). Le seul problème c'est la piscine qui s'est ouverte au fond et qui perd l'eau..... Juste après le tremblement de terre, dans la piscine il y avait des vagues d'un mètre de haut, je suis de Marseille mais c'est vrai!!!! Impressionnant. Aucun membres de la famille ou amis n'a subi de catastrophes ; bon la cousine La Chris, elle à perdu le faux plafond de son atelier de meuble, le mur qui la sépare du voisin et sa super télé plasma en mille morceaux...... Nous avons eu très peur pour Alba que vous avez connue, la catalane qui vit à L'ile Juan Fernandez, là-bas un tsunami à emporté entièrement l'unique village et port de l'ile. Heureusement nous avons eu des nouvelles quelques jours plus tard pour nous dire qu'ils n'avaient rien elle et son copain Marco.
Voilà l'histoire!!!!


Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
Nous profitons d'une faible circulation le dimanche pour visiter Managua. Plusieurs quartiers (barrios) de la ville sont aux prises avec des situations sociales difficiles, en particulier, le quartier Acahualinca, situé aux abords du Lac Managua. Il est connu pour son énorme décharge municipale du nom de La Chureca qui s'étend sur plus de 13 kilomètres de long. Dans ce dépotoir, vivent jusqu'à trois mille enfants, qui travaillent à récolter des matériaux recyclables tels que du carton, de l'aluminium et du plastique. On retrouve dans ce dépotoir (basurero municipal de Managua) une petite école de capacité restreinte d'une centaine d'élèves. La petite institution scolaire est sous la responsabilité d'une communauté religieuse évangélique.
Au bord du lac Managua, la capitale du Nicaragua déroule ainsi des bidonvilles où vivent dans des conditions misérables des familles de pêcheurs. Filles et jeunes mères bouclent leur budget étriqué en se prostituant la nuit venue. Le "centre ville" de Managua est, à nos yeux de voyageurs, la capitale la plus sordide que nous ayons jamais vue. Depuis le tremblement de terre de 1972 (il y a bientôt 40 ans), beaucoup d'édifices n'ont pas été reconstruits. En effet, après cette catastrophe naturelle qui avait enseveli 15.000 personnes, Somoza détourna l'aide internationale destinée aux survivants !
Sept ans plus tard, ne pouvant plus contenir les assauts des rebelles sandinistes, il fit bombarder les quartiers populaires de Managua tenus par la guérilla. Toute la ville est encore parsemée de ruines rappelant une dictature qui accabla le pays pendant plus de quarante ans.
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua

Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
C'est ainsi que la cathédrale est devenue une ruine où les filles emmenaient leurs clients, au milieu d'un squat de drogués. Mais pour la visite du pape, en 1995, le gouvernement a jeté tout ce monde dehors. Aujourd'hui, la cathédrale, fermée, ne sert plus à rien mais ses abords sont toujours glauques.
Dominant un carrefour à la sortie du quartier des pêcheurs, une autre relique rappelle la révolution sandiniste. Haut de plusieurs mètres et lourd de plus d'une tonne de muscles en fer, la "Statue du Combattant", kalachnikov au bout du bras victorieux, rouille sous le soleil tropical.
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua

Nicaragua - Granada
Nicaragua - Granada
Nicaragua - Granada
Nicaragua - Managua
Les deux villes coloniales du Nicaragua, Granada et León, sont les principaux points d'intérêt du pays.

Lorsque le Nicaragua acquit sont indépendance en 1839, León devint la capitale du nouvel État en alternance avec Granada.

Cette dernière était préférée par les régimes conservateurs, alors que les libéraux préféraient León.
Pour mettre un terme à ces querelles, Managua, qui se trouve géographiquement entre ces deux villes, a été choisie comme capitale en 1858.
Nicaragua
Nicaragua - Granada
Nicaragua - Granada
Nicaragua - Granada
A 45 km au sud de Managua, se situe la principale de ces villes, Granada. Dominée par le volcan Mombacho, elle est localisée sur la côte ouest du Lac Nicaragua, à environ 18 km au nord de l'Océan Pacifique. Elle est la troisième plus grande ville du pays et est connue pour son architecture coloniale bien conservée. Elle est ainsi surnommée la Grande Sultane à cause de ses bâtiments de style andalou mauresque.Nous retrouvons l'architecture des villes coloniales du Pérou ou de l'Équateur.
Nous y passons près d'une journée, à nous régaler de l'ambiance qui règne dans cette petite ville. Comme souvent, nous installons notre "piquenique" sur la Plaza Mayor, entre le cireur de chaussures et le vendeur de glaces.

Nicaragua - Ometepe
Nicaragua - Ometepe
Nicaragua - Ometepe

Autre centre d'intérêt que nous tenons à visiter, l'ile volcanique Ometepe au milieu du lac Nicaragua. Ce lac couvre une superficie de 8.624 km², faisant de lui le deuxième plus grand lac d'Amérique latine (après le lac Titicaca), et le dixième plus grand lac d'eau douce du monde.
Nous prenons donc un ferry (barge améliorée !) pour rejoindre, en une heure, cette petite île. Deux volcans, le Conception et le Maderas, dominent l'île, dont nous faisons le tour par une piste chaotique. Pour les deux nuits que nous passerons sur l'île, nous bivouaquerons dans le parc très tranquille d'un orphelinat catholique.

Nicaragua - Ometepe
Nicaragua - Ometepe
Nicaragua - Ometepe

Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua
Nicaragua - Managua

De retour à Managua, nous passons deux jours chez Michaël (Américano – Hongrois) et son épouse Olga (Kazakhe). En effet, nous sommes invités à l'inauguration de leur studio photo. Michaël a créé en Amérique centrale une importante société de sécurité, et il n'a pas de souci à se faire dans ces pays où règne une certaine insécurité !
Mais ils sont avant tout de grands voyageurs, ayant à leur actif plus de 130 pays, nous avons donc beaucoup à partager. Entre le bureau de Michaël et leur maison, ce sont quelques heures d'Internet qui nous permettent d'être à jour.

Le vendredi soir, c'est le "Grand Opening" du studio photo, l'occasion pour nous de faire à nouveau de très intéressantes rencontres, que ce soit des nicaraguayens, des américains, des français. C'est ainsi que nous faisons connaissance de Nicolas, le directeur de l'Alliance Française, un vrai bourlingueur avec qui nous avons des échanges passionnants. Nous rencontrons également Marie-Pierre, la directrice adjointe de l'Alliance et Noémie, une hongroise qui a vécu en Algérie. Toutes deux nous invitent à passer le week-end chez elles, toujours à Managua.
Après une dernière nuit chez Michael et Olga, nous changeons donc de "crèmerie" pour nous installer chez les filles, pleines de vie. Noémie nous mijote de bons petits plats, et Marie-Pierre, qui est rentrée de France hier nous régale de fromages des Pyrénées de son père et des confitures de sa maman, un régal !
Dimanche, les filles nous emmènent déguster une soupe au "Mercado Huembes", dans une ambiance authentique, un vrai plaisir. Un grand merci à vous les filles, nous étions super bien chez vous.


Nicaragua
Nicaragua - Sandino
Nicaragua

Lundi 8 mars : avant de remonter vers le nord, nous allons rendre visite à Mike, un américain que nous avions rencontré la semaine dernière, et qui travaille le bois à Matagalpa, au sein d'une agréable région  du Nicaragua. Cette verte région montagneuse possède de belles plantations de café. Des fermes d'élevage parsèment les basses plaines et la fertile vallée de Sebaco produit une grande partie des légumes du pays. Située au milieu de montagnes verdoyantes, de plantations de café et de forêts humides, Matagalpa bénéficie d'un climat rafraîchissant bien agréable après les fortes chaleurs des plaines.
C'est également le berceau du Sandinisme, toute la région est aux couleurs de ce parti politique. La route principale qui traverse la région s'appelle d'ailleurs la "Ruta Sandino". C'est par ailleurs à Matagalpa qu'est né Carlos Fonseca Amador, fondateur du Front Sandiniste en 1961.


Nicaragua - Leon
Nicaragua - Leon
Nicaragua - Leon

De Matagalpa, nous redescendons par une belle route montagneuse  jusqu'à León, deuxième ville du Nicaragua. La ville de León est située à environ 80 km nord-ouest de Managua, La cathédrale de León doit sa splendeur à une erreur des architectes de la Couronne d' Espagne. L'ancienne capitale des conquistadores espagnols peut être fière de ce chef-d'œuvre de l'art baroque qu'elle n'aurait jamais dû posséder. Car les plans de cette cathédrale, à l'origine prévus pour bâtir celle de Lima, au Pérou, ont été envoyés par erreur au Nicaragua.
Mais la ville de León possède de nombreuses autres églises, dont la très belle église de la "Recoleccion", aux couleurs ocre resplendissantes au coucher de soleil.
Mercredi 10 mars 2010 : nous quittons le Nicaragua pour continuer notre progression vers le nord, et entrer au Honduras.

Nicaragua - Leon
Nicaragua - Leon
Nicaragua - Leon

Liste, certes subjective, de ce que nous avons aimé et de ce que nous n’avons pas aimé au Nicaragua

En un mot, nous avons été satisfaits de notre séjour au Nicaragua

~ Nous avons aimé ~
~ Nous n'avons pas aimé ~
La gentillesse des Nicaraguayens
L'état de délabrement du centre historique de la capitale
Le bon goût de la viande rouge
Le manque de tolérance des Nicaraguayens au volant
Le bon état du réseau routier
Le sel sur le bord des verres pour boire la bière
la ville coloniale de León

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