Édifiées aux 16ème et 17ème siècles, durant une période dinstabilité que connaît la Méditerranée et qui voit sopposer le monde chrétien à la course barbaresque, ces tours génoises ont pour but d'offrir une protection contre les attaques de ces pirates. Patrimoine architectural, historique, pittoresque et légendaire, tels sont bien les principaux critères qui sattachent à ces constructions. Dans le cadre somptueux de paysages minéraux, de côtes rocheuses, leur silhouette est souvent lunique témoignage de lintervention humaine. Elles deviennent aujourd'hui un symbole de la Corse, car elles sont partout, même s'il ne subsiste qu'une soixantaine d'édifices sur la centaine construite ; les plus beaux sites de l'île en sont tous pourvus, en particulier le Cap Corse (une trentaine). On peut les trouver au bout d'un cap hostile ou sur une montagne totalement recouverte de maquis ; elles sont belles et majestueuses et trônent fièrement. |
Leur état varie du très bon état à la ruine. On trouve davantage de tours rondes, aux contours moins vulnérables à l'artillerie marine, que de tours de forme carrée. Ces "vigies" côtières abritaient une garnison de 5 à 6 hommes, qui devaient donner l'alarme à l'approche de toute voile suspecte. Deux types de signaux étaient utilisés en cas d'alerte : un grand feu visible de très loin ou le son du Culombu (grande conque marine) entendu à des miles alentours. Bien que nullement unifiée, l'architecture de ces tours semble cependant s'accorder sur une hauteur variant de 12 à 17 m et un diamètre compris entre 8 et 10 m. L'entrée se faisant par le premier étage, la voûte de sous sol servait de magasin, tandis que le toit en terrasse pouvait être ou non crénelé et muni ou non de mâchicoulis. |
Les "Torregiani", ces
soldats et gardiens, étaient nommés pour la surveillance
des tours par les communes ou la République elle-même.
Ils devaient obéir à une réglementation qui définissait
leur rôle et leurs obligations : - Résider continuellement
dans la tour |
Ces tours ne cesseront de poser de multiples problèmes aux
autorités génoises, d'une part à cause de leur éparpillement,
ce qui en en fait des cibles privilégiées, d'une autre à
cause des défauts de construction, provoquant des effondrements
; mais, aussi, Gènes doit intervenir dans de très nombreux
conflits financiers et querelles de communautés, refus de gardiennage,
non paiement de dettes, demandes de fournitures ou d'armes. Donc, à partir de la fin du 17ème siècle, et jusqu'en 1768, date de la conquête de l'Ile par la France, le nombre de tours entretenues diminue considérablement. Au début du Gouvernement de P. Paoli, en 1755, il n'en reste que 22, dont certaines occupées par les troupes françaises. La guérilla continuelle pendant la période paolienne entraîne la destruction de plusieurs édifices, dont les tours de Tizzano, Caldane, Solenzara etc..., Les combats du débarquement des troupes anglaises du Royaume anglo-corse, en 1794, ruinent Santa Maria Chjapella et Mortella.... à la fin du 18ème siècle seules quelques tours sont encore intactes. Aujourd'hui les tours génoises représentent un patrimoine considérable. Certaines ont fait l'objet de travaux de restauration importants, financés pour l'essentiel par la collectivité territoriale, bien qu'elle n'en soit pas propriétaire......... Mais beaucoup, faute de moyens et de programme de restauration, se détériorent de plus en plus. Dommage ! |
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