Dès que le froid arrive, la
nourriture rouge à base de viande prend le relais
sur la nourriture des mois blancs. Conservée, séchée,
ou congelée, elle est généralement bouillie.
On distingue les viandes chaudes, provenant des museaux
chauds, (chevaux et moutons), et les viandes froides,
celles des museaux froids que sont pour les mongols,
les chèvres, les chameaux, et les boeufs. Les premières
sont utilisées pour des rituels collectifs et la vie sociale,
les secondes réservées à la consommation
familiale. Elles sont rarement offertes aux invités et
jamais aux esprits parce qu'en en langue mongole, les antonymes
"chaud" et "froid" ont le sens de "proche" et d'"étranger".
Telle est la raison pour laquelle, dans le chamanisme,
on n'offre aux esprits des ancêtres que des viandes de moutons
et de chevaux.
En revanche, la part de viande rattachée
à l’os a une forme donnée par avance
et constitue le festin par excellence, alors que celle de viande
détachée de l’os n’a pas de forme par
définition et se consomme hachée menu. Un jeune
enfant devient un être social dès lors qu’il
consomme de la viande sur l’os. L’os représente
l’ensemble des descendants en ligne paternelle d’un
ancêtre commun. Selon d’anciennes croyances chamaniques,
l’âme est logée dans les os. Dans le domaine
de la parenté, l’os est durable, la chair du cadavre
éphémère.
Les mongols n'abattent jamais de jeunes animaux, préférant la viande d'animaux mûrs. La viande de cheval est normalement mangée l'hiver en raison de sa valeur calorique.
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