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~ FAVELAS DE PORTO ALEGRE - BRÉSIL
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31 juillet 2008 : après avoir quitté l'Uruguay, nous entrons sans problème au Brésil, par le poste frontière de Chuy ; les formalités s'effectuent en quelques minutes, et avec le sourire (alors qu'il est pratiquement impossible de dédouaner un véhicule par voie maritime). Notre premier contact sera un professeur de l'Université de Rio Grande, qui nous invite à partager un repas. |
Mais notre première étape est Porto Alegre, où nous sommes attendus chez notre ami Sergio, l'un des membres fondateurs de l'association Solidariedade. Ils sont malheureusement "parqués" dans une réserve où ne pouvons pénétrer que parce que nous y sommes conviés ; nous retrouvons ainsi le même problème que les indiens d'Amérique du Nord, ou les aborigènes d'Australie. Ce soir, nous nous retrouvons chez Joao, qui était venu chez nous avec Sergio en 2003 ; il avait alors voulu nous offrir un "churrasco" (barbecue brésilien), mais nos instruments n'ont rien à voir avec les leurs, et il avait eu l'impression de rater son churrasco ; en venant chez lui, nous lui offrons la possibilité d'une "réparation", à 100% réussie : son churrasco est sublime, et copieux, quelle virtuose ! Nous nous régalons de bœuf, de saucisses et de poulets, de quoi nourrir un régiment. |
Mais revenons à notre découverte des favelas de Porto Alegre ; le mot favela désigne les bidonvilles brésiliens ; il s'agit de quartiers situés sur des terrains occupés illégalement, le plus souvent insalubres (marécages, pentes raides des collines), et dont les habitations sont construites avec des matériaux de récupération. Les difficultés des favelas sont nombreuses : le manque d'infrastructures (égouts par exemple), la misère, la violence (les gangs de la drogue se font la guerre dans les rues). Solidariedade, ou la citoyenneté pour tous, c'est "plus qu'une bonne intention, c'est une inspiration pour organiser l'action et la transformation sociale". Cette ONG a été créée par la volonté d'un groupe de citoyens de base populaire, engagés dans la gestion participative de Porto Alegre. Sergio, ainsi que d'autres responsables de l'association, avaient participé en 2003 aux Journées de la Solidarité Internationale organisées en 2003 par notre commune, Brou sur Chantereine. Pour tous ceux, qui, élus par leurs communautés, deviennent le temps d'un mandat "conseiller populaire", leur action vise d'abord à obtenir l'assainissement de leur quartier, la légalisation des titres de propriété des terrains qu'ils occupent, ou la construction d'immeubles salubres. A Porto Alegre, la réussite du "budget participatif" a reposé sur le dynamisme du mouvement populaire. Afin de faciliter la communication entre ces favelas et les communautés internationales qui les soutiennent, notre participation aura été de leur apporter 2 ordinateurs et une imprimante que leur ont offert l'association "Voyageurs du Cœur". |
Au fil des journées que nous passons à Porto Alegre, Sergio nous emmène dans différentes favelas de la ville, toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Nous passons une journée à la "Villa des Papeleiros", où habitent près de 200 familles ; Antonio, le "président" de cette communauté, nous invite à le suivre dans son travail quotidien de "ramasseur de déchets". Ce que nous découvrons là dépasse l'entendement, et nous ne sortons pas intacts de cette journée ; en effet, après avoir collecté les déchets dans leurs charrettes à bras, environ 120 "papeleiros" emmènent ces déchets dans des centres de récupération, ou de recyclage, où une vingtaine de personnes se chargent de faire le tri. Comme dans de nombreux pays, le papier toilette n'est pas jeté dans les cuvettes des WC, et se retrouve donc au milieu des sacs poubelles ! Et nous discutons ainsi avec une adolescente de 15 ans qui effectue ce travail de tri de ces immondices ; elle a commencé à l'âge de 11 ans. Mais la vie dans les favelas ne s'arrête pas à cette misère, il y a la vie des quartiers, des mini villes avec leurs commerces, leur vie associative, leurs règles.. Les habitants des favelas ne sont pas des parias, ni des gens sans cultures, bien au contraire. Nous y avons toujours été accueillis avec le sourire, telle cette habitante qui nous a invités à partager un "café colonial" (café et gâteaux) chez elle, agrémenté d'un délicieux gâteau au chocolat qu'a préparé à la hâte une voisine en notre honneur. Et puis, il y a la vie associative et culturelle des jeunes, comme cette pratique du "Funk Baile" ou "Funk Carioca" à laquelle nous avons été conviés ; c’est une danse collective, très suggestive, qui mime des mouvements sexuels. Arrivé à sa forme musicale définitive dans les années 1980, le funk carioca est un type de musique électronique qui à pour origine les favelas. Attention : la video que nous vous proposons ci-dessous n'est pas du voyeurisme, mais un témoignage sur ce que vivent de trop nombreux brésiliens ; nous avons réalisé ce mini reportage, aux images parfois dures, à la demande d'Antonio, le porte-parole des papeleiros de Porto-Alegre. |
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