PARAGUAY - RECIT de VOYAGE en PHOTOS BARRAGE ITAIPU BRESIL

9 juin 2009 : Nous recevons un excellent accueil à la frontière du Paraguay, et sommes heureux de découvrir un nouveau pays, après presque 5 mois passés en Argentine et au Chili. Le Paraguay est un pays enclavé, situé en Amérique du Sud. Entouré par l'Argentine, le Brésil et la Bolivie, il occupe une superficie de 406 750 km². Il est le seul pays d'Amérique du sud, avec la Bolivie, à ne pas avoir d'accès à la mer. Il compte 6,5 millions d'habitants, dont 700.000 dans la capitale, Asunción. Les deux plus grands cours d'eau sont le Paraguay et le Parana. Le point culminant est le Cerro San Rafael, de 850 mètres d'altitude ; voilà qui va nous changer

de la Cordillère des Andes ! Au Paraguay, il existe 2 langues officielles : le guarani et l'espagnol. Le Paraguay est le seul pays d'Amérique latine où la langue indienne est reconnue depuis longtemps.

A Asunción, nous sommes accueillis par Claude, chargé de communication à l'Ambassade de France ; il est un ami de Rémi, en poste à Brasilia. Nous nous installons ainsi quelques jours chez Claude et son épouse péruvienne, Mariella, dans leur grande maison en plein centre ville. Nous resterons une semaine chez Claude, une pause bienvenue après ce mois et demi dans la Cordillère des Andes, les brusques changements d'altitude nous ayant quelque peu fatigués.

Par le biais de l'Ambassade de France, nous avons droit également à une interview en direct sur une radio d'Asunción où l'Alliance Française a une émission hebdomadaire. Nous quittons provisoirement Asunción pour l'Est du pays, pour visiter le barrage Itaipu, à la frontière brésilienne. Nous n'irons pas aux chutes d'Iguaçu, proches, car trop touristiques à notre goût (nous avons déjà apprécié celles de Victoria, au Zimbabwe, superbes), et préférons nous consacrer à la visite de cette merveille technologique qu'est le barrage d'Itaipu. 300 km de route nous amènent à Ciudad de Leste, ville frontalière avec le Brésil, à proximité du barrage.
Nous sommes reçus par Thierry, Consul Honoraire de France, et son épouse Dominique. Bien qu'ils soient en plein déménagement après 21 ans passés à Ciudad de Leste, ils nous accueillent avec une grande gentillesse et nous offrent une chambre pour la nuit dans leur superbe maison au bord du fleuve Paraná. La vue panoramique sur le Paraná est magique, et de l'autre côté du fleuve, c'est le Brésil.

Nous sommes le 18 juin, voilà juste un an que nous avons quitté la France, nous fêtons ce soir notre première année de voyage, en trinquant au bord du Paraná ! nous avons mis en ligne une page "bilan" de notre voyage, avec en particulier le coût détaillé de celui-ci.

Le lendemain matin, nous avons droit à une visite "personnelle" du barrage hydro électrique de Itaipu, avec un responsable de l'entreprise. Pendant trois heures, il va nous faire visiter l'ensemble des installations, aussi bien les turbines que le bas du barrage, dans le lit asséché du Paraná. Mais surtout, Ramon va nous parler très librement des problèmes économiques liés à ce barrage "binational". Long de 8 km, et d'une hauteur de 200 m, le barrage d'Itaipu est la plus grande centrale hydroélectrique du monde, bien que moins grand que le barrage des Trois Gorges en Chine, achevé en 2006. (le débit du Paraná est plus régulier que celui des fleuves chinois, soumis aux variations des moussons). Il est situé sur le fleuve Paraná et produit 25 % de l'énergie électrique consommée par le Brésil et 90 % de celle qui est consommée par le Paraguay. 20 turbines fonctionnent en permanence, 10 côté Paraguay, et 10 côté Brésil. (Pendant la visite, nous sommes d'ailleurs tantôt dans un pays, tantôt dans l'autre !) La construction de ce barrage a nécessité une quantité de fer et d'acier qui aurait pu permettre la construction de 380 Tour Eiffel.

Avant de reprendre la route pour Asunción, nous tenons à visiter Ciudad de Leste, ville frontière entre le Paraguay et le Brésil, où le "Pont de l'Amitié" relie les deux pays. Ciudad del Este, lors de la dictature du président Stroessner de 1954 à 1989 a été le lieu privilégié de rendez-vous discrets des représentants des gouvernements militaires du "Cône Sud" (zone d'Amérique du Sud la plus australe du continent : Argentine, Chili, Uruguay, certaines régions du Paraguay et les États méridionaux du Brésil), des envoyés de Taïwan, et même de la loge italienne P2 (mafia) et de la secte Moon. La fin de la guerre froide a fait de cette ville cosmopolite devenue zone franche un pot-pourri de la criminalité internationale qui se partage des activités telles que la fabrication de faux dollars et de faux documents d'identité, le trafic de drogues et d'armes, la revente (ou l'échange contre cocaïne) de voitures volées en Argentine et au Brésil, ainsi que le blanchiment d'argent à grande échelle. Selon des sources proches de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, les triades chinoises y sont représentées par des Taïwanais qui se sont infiltrés au sein de la florissante communauté de commerçants de leur pays. Les derniers mafieux arrivés sont les Russes et les Serbes attirés par la quantité et la qualité de la matière première négociable sur le marché de la prostitution...

ou illicites qui ont pour théâtre cette fructueuse zone franche. C'est donc de jour que nous décidons de visiter la ville, et d'observer ce fourmillement "asiatique" impressionnant.

Sur notre chemin du retour vers la capitale, nous bivouaquons dans le jardin d'un hôtel où nous sommes gentiment accueillis par les propriétaires ; nous y rencontrons Florencio un paraguayen qui nous invite samedi chez lui, à une vingtaine de km d'Asunción. Cette fois-ci à notre retour à Ascension, nous "habitons" chez Gabriel et Sandra, nos amis rencontrés la semaine dernière ; ils mettent à notre disposition une petite maison indépendante au bout de leur jardin, et surtout, nous pouvons y rentrer le 4x4, que nous aurons ainsi sous la main, et avec toute la sécurité. C'est vraiment la chaine de l'amitié : Pietro, que nous avions rencontré il y a bientôt un an en Uruguay (et qui nous avait invité dans sa superbe posada), nous a donné les coordonnées de Gabriel dès qu'il a su que nous allions au Paraguay. Une fois de plus, merci à vous tous pour votre accueil si généreux. Samedi, nous allons donc chez Florencio, où nous rencontrons ses parents, petits agriculteurs, mais passionnants et avec une soif de connaitre notre mode de vie en France. La mère de Florencio ne parle que le guarani, mais son père parle bien espagnol. Nous passons une bonne partie de la journée en famille, encore un grand moment d'authenticité.

Dimanche 21 juin : journée chargée tout d'abord, c'est le début de l'hiver, il ne fait que 25° ! Toujours par l'intermédiaire de l'Ambassade de France, nous allons aux bureaux de ABC Color, le principal quotidien du Paraguay, où Marisol, journaliste, nous attend pour une interview, qui paraitra le week-end prochain (lire l'article en espagnol).
Plus d'une heure de discussion et de photos, mais nous aimons tant partager nos émotions. Et puis, c'est la fête des Pères, nous nous retrouvons "en famille" chez Gabriel et Sandra, autour d'un asado, arrosé d'un bon vin argentin.

La semaine qui suit sera studieuse : en plus de "notre" maison, Gabriel nous offre la possibilité d'utiliser son bureau, à 5 blocs de la maison, avec Internet sur nos deux ordinateurs portables. Nous profitons d'un gros passage pluvieux (2 jours) pour régler le problème d'un plagiat massif de notre site (plus de 100 pages !!!), ce qui avait pour conséquence de faire dégringoler notre référencement Google. Tout rentre dans l'ordre, mais quel bonheur de pouvoir avoir son bureau à l'autre bout du monde !

Le dernier dimanche de juin, nous sommes invités par Rodolphe à assister au tournoi de football des ambassades, un moment décontracté qui permet de rencontrer les diplos de façon plus cool. Pour info l'Ambassade des USA a gagné le tournoi et celle de France termine 5^ème. Et tout se termine autour d'un barbecue et d'une bonne bière.

Mais il est temps de poursuivre notre voyage, nous quittons donc nos amis pour nous diriger vers la Bolivie. 700 km de route et piste nous font traverser la région du Chaco, plaine boisée qu'ailleurs on appelle savane. La grande horizontalité du relief fait que ses rivières courent en divaguant, changeant souvent d'emplacement et laissant ainsi d'anciens lits.

A l'Ouest du fleuve Paraguay, la région du Chaco, s'étend sur 61 % du territoire paraguayen et ne regroupe que 3 % de la population totale du pays. Le Chaco, immense territoire de 247 000 Km² est une région relativement sauvage à la nature préservée présentant une flore et une faune dense et variée. C'est, après la forêt Amazonienne, la deuxième zone forestière du continent sud-américain.

D'une altitude moyenne de 130 mètres, le Chaco s'élève peu à peu en direction du nord et de la frontière bolivienne pour atteindre une altitude de 400 mètres en moyenne. Pratiquement seule présence humaine et régulière jusque dans les années 30, certaines tribus d'Indiens vivaient en autarcie grâce aux ressources naturelles de la région du Chaco (chasse, pêche, cueillette). Aujourd'hui encore certaines de ces tribus se trouvent sur ce territoire : les indiens Pampidos, vivant en autarcie partielle, dont les principales communautés sont les : Nivacle, Lengua, Toba et Sanapana.

Dans les années 1930, de nouvelles colonies se sont développées dans la région du Chaco, il s'agit de colonies d'origine Mennonites (baptistes de souche allemande, ce mouvement religieux étant issu de la réforme protestante à Zurich en Suisse vers 1520), en provenance principalement de Russie et du Canada. Des membres de leur communauté ont été appelés par le Paraguay à la suite de la guerre du Chaco, pour coloniser des terres à la frontière bolivienne, où ils sont près de 10.000 ; ils se consacrent à l'agriculture et à l'élevage, ils ont créé leurs propres banques, écoles et hôpitaux et parlent relativement peu l'espagnol, utilisant le "plattdeutsch" (originaire de l'Allemand avec fortes influences Néerlandaises et Flamandes).

Notre première halte sera à l'Estancia Arco Iris, où nous sommes invités par le propriétaire à assister à la prophylaxie des bovidés. Raul est ropriétaire d'une estancia de 15.000 ha dans la partie du Chaco où la terre est la meilleure, et il a ainsi un troupeau de 5.000 bêtes. Une trentaine de gauchos vivent dans l'estancia, un véritable village. Raul vend les veaux mâles de un an, soit 600 à 800 par an, essentiellement de race angus et brahmanes. Nous assistons ainsi pendant 24 heures à la vaccination (fièvre aphteuse) des bovidés, mais également au marquage des jeunes, au fer rouge. Raul nous explique le fonctionnement d'un tel élevage et est fier de nous montrer la bonne qualité des bêtes. Il fait travailler quelques indios guaranis, en bonne intelligence, et il n'a aucun problème avec la communauté indigène, ce qui n'est pas le cas dans la majorité du Chaco.

Le lendemain, sur le conseil de Raul, nous rendons visite aux Frères des Écoles Chrétiennes (Jean-Baptiste de la Salle), qui ont créé un collège au milieu du Chaco. Plus de 170 élèves y sont internes. Nous y sommes accueillis par le Frère Roberto, qui est ravi de nous le faire visiter. Les élèves sont des enfants des gauchos qui travaillent dans les estancias du Chaco.
Les familles participent symboliquement à l'achat de la nourriture (environ 11 € par mois), mais l'essentiel est fourni par les estancias, dont les propriétaires offrent des vaches (environ une par semaine) pour assurer les repas des élèves et professeurs. Les élèves ont cours le matin, et toutes les après-midis, ils aident à l'entretien du "campus": ratissage, arrosage, potager, etc …, le tout dans la bonne humeur. Nous reprenons la route pour bivouaquer dans une immense estancia dans laquelle une anglaise tient un dispensaire afin d'aider les Guaranis du Chaco. Après un rapide tour à Filadelphia et à Newland, centres névralgiques de la communauté Mennonite, nous nous dirigeons vers la Bolivie. Une route en très mauvais état nous mène à la frontière ; curieusement, les formalités de douane se font 240 km avant la frontière (il n'y a pratiquement plus d'habitations dans cette partie sèche du Chaco).

3 juillet 2009 : nous quittons le Paraguay pour entrer en Bolivie.

Liste, certes subjective, de ce que nous avons aimé et de ce que nous n’avons pas aimé au Paraguay Nous avons été ravis de notre expérience au Paraguay
~ Nous avons aimé ~	~ Nous n'avons pas aimé ~
L'hospitalité et la grande politesse des paraguayens	La valeur faciale de la monnaie (1 € = 7.000 Guaranis)
La taille humaine de la capitale, Asuncion	La difficulté de comprendre leur "espagnol" qui est mélange de guarani et de paraguayen
Le climat, en hiver

[1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20]

[21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] [28] [29] [30] [31] [32] [33] [34] [35] [36]