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~ COLOMBIE DU SUD : DE PASTO À BOGOTA ~
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Colombie - Itinéraire
Carte de la Colombie


Lundi 9 novembre 2009 : nous voilà donc en Colombie, le treizième et dernier pays que compte l'Amérique du sud  et qu'il nous reste à visiter. Comme d'habitude, le passage de la frontière se fait avec le sourire et des mots de bienvenue.
La Colombie est située au Nord-Ouest de l'Amérique du Sud. Elle est l'unique pays du sous-continent doté de côtes sur l'océan Pacifique et la mer des Caraïbes (l'océan Atlantique). Elle est entourée à l'Est par le Venezuela et le Brésil, au sud par le Pérou et l'Équateur et au nord-ouest par le Panama.
La Colombie est le troisième plus important pays hispanophone au monde et le troisième le plus peuplé de l'Amérique Latine, après le Brésil et le Mexique, avec 45 millions d'habitants.
Le produit principal d'exportation de la Colombie est le café (second producteur mondial et premier comme producteur de café doux ou arabica). La population colombienne est caractérisée par le résultat du mélange de trois groupes principaux : des indigènes, des espagnols et des africains.

Colombie - Nariño
Colombie - Nariño
Colombie - Nariño
Colombie - Nariño
Malheureusement, la Colombie est un pays secoué par de graves problèmes politiques. En 1948, l’assassinat à Bogota du dirigeant de gauche Jorge Eliecer Gaitan provoqua une guerre civile "La Violencia" entre les deux forces politiques qui se partagent le pouvoir, libéraux et conservateurs. Cette guerre a duré huit ans (1948-1957) et provoqué près de trois cent mille morts. La réconciliation des libéraux et des conservateurs ne s'est hélas pas traduite par un programme de développement social et de réduction des inégalités. Plusieurs groupes armés refusèrent, en conséquence, de rendre les armes. Depuis les années 1960, la Colombie connaît donc un conflit armé impliquant des guérillas telles que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ou l'Ejército de Liberación Nacional (ELN) et des groupes paramilitaires d'extrême-droite, mis sur pied par les grands propriétaires terriens, comme les Autodéfenses unies de Colombie (AUC) où les Águilas Negras (Aigles Noirs).
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie ("Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia"), généralement appelées FARC, sont la principale force rebelle colombienne engagée dans le conflit armé colombien. Elles ont été créées en 1964 comme branche armée du Parti communiste colombien, d'obédience marxiste-léniniste. Depuis 2005 elles sont reconnues comme organisation terroriste par les États-Unis et l'Union européenne.
Les FARC sont constituées de 12.000 à 18.000 membres et sont présentes dans environ 40% du territoire colombien, majoritairement dans les jungles du sud-est et dans les zones montagneuses de la Cordillère des Andes.
Colombie - Chiva
Colombie - Chiva
Colombie - Chiva
Les FARC affirment représenter les pauvres du monde rural contre les classes riches de la Colombie (mais alors pourquoi cette tuerie dimanche dernier dans un bus reliant Pasto à la côte, tuant 6 personnes dont deux enfants, des colombiens n’ayant pas les moyens de s’acheter une voiture ?) et s'opposent à l'influence des États-Unis en Colombie, à la privatisation de l'exploitation des ressources naturelles, aux multinationales et aux groupes paramilitaires d'extrême droite. Elles se financent à l'aide d'une multitude d'activités incluant la prise d'otages, l'extorsion, le détournement et la participation directe ou indirecte au marché de la drogue (d'où le nom de "narco guérilla"). Cette drogue est en partie vendue aux États-Unis.

De la frontière de l'Équateur jusqu'à Cali, soit environ 500 km, très belle zone montagneuse mais repère des FARC, nous roulons sur la Panaméricaine, protégée par une imposante présence militaire qui nous assure ainsi la sécurité (il y a encore quelques années, ce trajet s'effectuait en convoi).
Colombie
Colombie
Colombie

Colombie - Pasto

A Pasto (2.500 mètres d’altitude),  capitale du département de Nariño frontalier de l'Équateur, nous faisons une nouvelle rencontre "de rue" (à une station service) : Jaime, un colombien professeur de français à l'Université. Il nous invite aussitôt chez lui et nous présente son oncle Angel, prof de Sciences Sociales. Ce dernier nous emmène tous dans sa "finca" (maison de campagne) passer une super soirée autour d'un barbecue … et d'une piscine. Ces deux professeurs nous donnent ainsi l'occasion d'apprendre beaucoup sur la Colombie et ses problèmes politiques.

Colombie - Pasto

Colombie - Popayan
Colombie - Popayan
Colombie - Popayan
Puis ce sera Popayan, capitale du département du Cauca au sud de la Colombie. Elle est surnommée "la ville blanche", et c'est une des plus belles villes coloniales de la Colombie, comparable par la richesse de son architecture à Cartagena.
Nous passons la soirée et la nuit chez Milton, que nous avions connu par Internet.
Plus au  nord, nous nous dirigeons vers Cali, troisième ville du pays, à seulement 1.000 m d'altitude. "Atchichouille" !! (Qu'il fait chaud). Nous nous régalons à nouveau de délicieux fruits tropicaux et de ces gros avocats que nous avions déjà dégustés l'année dernière au Venezuela et dans le nord du Brésil. Et nous renouons avec plaisir avec les douches … froides !
Mais nous renonçons à aller rendre visite à un groupe d'Irlandais qui vivent en autarcie dans les montagnes à l'Est de Cali. Notre 4x4 serait trop visible dans cette zone où les FARC sont implantées (la semaine dernière une attaque de la guérilla contre un poste militaire y a fait une dizaine de morts). Le climat est tendu dans le pays depuis que le président Uribe a autorisé les États-Unis à y installer des bases militaires (il y en aurait 7), au grand dam de Chavez, président du Venezuela voisin. Ce dernier menace d'ailleurs d'entrer en conflit armé avec la Colombie.

Colombie - Cali
Colombie - Cali
Colombie - Cali
Nous resterons donc à Cali, capitale du département de Valle del Cauca. Cali se classe parmi les premières villes en Amérique latine en termes de métissage et de population noire (appelée aussi afro-colombienne). Un peu plus d'un quart de sa population est d'origine africaine. La salsa y fut introduite par les Noirs, puis se communiqua à l'ensemble de la population.
Notre "ami" Juan José, toujours un contact Internet, étant absent pendant ce long week-end de trois jours, nous squattons une petite ferme à une quinzaine de kilomètres de la ville. Nous y sommes gentiment accueillis par Mauricio et sa femme, qui nous permettent une fois de plus de profiter du calme de la campagne.
Mais une désagréable expérience nous attend à Cali : alors que nous "dégustions" un Big Mac au Mac Do, la serrure d'une des portes de notre 4x4 a été forcée, et nos deux appareils photos ont été volés !! Fort heureusement, nos ordinateurs et caméra vidéo étaient plus difficilement accessibles et n'ont donc pas disparu.
Alors que nous reprenions contact avec Juan José, à la fin du week-end, celui-ci nous invite à venir à la concession Chevrolet dont son père est propriétaire. C'est ainsi que nous sommes "pris en charge" par José Fernando et son chef d'atelier, Mauricio. Par sécurité, nous changeons les trois serrures du véhicule, en les remplaçant par des serrures cylindriques, quasiment inviolables. Il faudrait maintenant briser une vitre pour forcer le 4x4, dont les fenêtres avaient d'ailleurs été renforcées et polarisées au Vénézuela, un an auparavant.
Colombie - Cali
Colombie - Cali
Colombie - Cali
Mais la gentillesse de José Fernando ne s'arrête pas là : il nous invite à venir s'installer quelques jours dans leur superbe villa dans le quartier résidentiel de Cali. Nous y retrouvons son épouse, Claudia (qui a vécu 3 ans en France) et leurs deux fils, dont Juan José avec qui  nous sommes en contact Internet depuis quelques semaines.
Et là, nous vivons le grand luxe, avec chambre et salle de bains privative, WI-Fi dans toute la maison, le tout au milieu d'un beau jardin tropical. Après avoir racheté un appareil photo (Canon G 10),  nous retournons avec Juan José en ville refaire les photos qui nous ont été dérobées ! Notre voyage fascine toute la famille, et à leur demande, nous faisons une présentation de notre diaporama.

Étonnant, en une semaine, nous avons rencontré des intellectuels de gauche, des petits agriculteurs, et la haute bourgeoisie colombienne, voilà qui  nous donne un bon aperçu de ce pays.
Une autre mauvaise surprise nous attend pendant notre séjour à Cali : plantage de l'ordinateur de Gwendolyn, impossible de "rebooter" ! Une fois de plus, la solidarité de  nos amis nous impressionne. José met à notre disposition, pendant une journée entière, le technicien responsable de toute l'informatique de sa concession Chevrolet. Il faudra en effet la journée pour sauvegarder les données, formater le disque dur et réinstaller Windows, avec plusieurs appels téléphoniques (via Skype) à nos amis Éric et Fabien, en France. Merci à vous tous, avec votre aide, on retrouve un ordi tout neuf.
Du coup, nous restons plus longtemps que prévu à Cali, car il faut encore deux jours pour réinstaller tous les logiciels et faire les mises à jour nécessaires, mais tout est bien qui finit bien !
Colombie - Cali
Colombie - Cali
Colombie - Cali

Dimanche, nous allons en famille déjeuner dans un restaurant de cuisine colombienne dans le quartier San Antonio, centre historique de la ville de Cali. Nous y rencontrons Peter, un allemand installé depuis vingt ans à Cali, qui possède, avec sa compagne colombienne, une fabrique et un magasin de ravissantes porcelaines. Ils ont construit, en plein cœur de Cali, une superbe maison, avec une tourelle entourée de mosaïques bleue, clin d'œil à l'invasion arabe en Espagne.

Mardi 24 novembre : après une semaine idyllique dans cette maison luxueuse, nous quittons nos amis afin de continuer notre progression vers le nord.


Colombie - Balineros de la Linea
Colombie - Balineros de la Linea
Colombie - Balineros de la Linea

SÉQUENCE FRISSON : A la suite d'un reportage télévisé, nous nous étions promis, depuis des années, d'aller à la rencontre des "balineros", ces "anges fous de la Línea". À bord d’une caisse à savon, les balineros dévalent les cols les plus hauts et les plus dangereux de Colombie pour venir en aide aux routiers en panne.
En effet, en Colombie, l’approvisionnement de la population est extrêmement difficile. Ce sont les routiers qui assurent la liaison entre les villes et les campagnes. Pour traverser le pays, ils doivent obligatoirement franchir les Andes et emprunter la Línea 5, la seule voie accessible aux poids lourds dans la cordillère centrale. Une route interminable qui grimpe en lacets à 3.200 mètres avant de redescendre sur le versant opposé. Elle est souvent noyée dans le brouillard, ce qui rend le passage des cols extrêmement périlleux. C’est là, en bordure du bitume, que vivent les balineros, les dépanneurs itinérants. Dans leurs caisses à savon bricolées à partir de quelques planches, ils foncent à tombeau ouvert partout où on a besoin de leurs services.
C'est ainsi que nous rencontrons José, l'un des quatre derniers balineros (leurs "balineras" sont petit à petit remplacées par des motos) qui bricole sa caisse à savon avant de la tester dans la descente vertigineuse de la Línea. C'est un coup de chance, et José accepte que nous le filmions (la vidéo est en bas de cette page). De plus, Gwendolyn a fait une partie de la descente sur la balinera. Quand on vous dit que le métier de voyageur est dangereux !
Et c'est au milieu des énormes semi-remorques que José, sa femme, son fils, … et Gwendolyn dévalent les lacets de la Línea, moment d'intenses sensations, mais il a une telle habitude de sa caisse à savon que tout se passe à merveille (plusieurs balineros se sont tués dans cette descente, en ne maitrisant plus leurs engins).
Pour la remontée, José fait du "balinera stop", jusqu'à ce qu'un routier accepte qu'il s'accroche avec une corde. Mais, frayeur, après 10 mn de cette remontée, une roue de la balinera se décroche, la caisse à savon roulant alors sur 3 roues ! José réussit néanmoins à décrocher la corde, et la caisse finit par s'immobiliser, … entre deux semi-remorques, ouf.
Après réparation sommaire de la roue, c'est notre 4x4 qui tirera, doucement, la balinera et ses "passagers" jusque chez José à un kilomètre du col.
Après ces émotions, nous trouvons un bivouac "à la ferme" dans le calme et un accueil toujours aussi chaleureux.


Colombie - Zona cafetera
Colombie - Zona cafetera
Colombie - Zona cafetera

Dans la "zona cafetera", nous quittons la route principale (une exception dans le pays des FARC), afin de visiter Salento, l’un des villages les plus représentatifs de la culture et du paysage des plantations de café. Même s'il est très touristique, ce village n'en demeure pas moins de toute beauté, les maisons colorées étant toutes plus belles les unes que les autres. Il conserve l’architecture typique amenée par les colons venus d’Antioquia, ainsi que les coutumes des paysans locaux.

Colombie - Salento
Colombie - Salento
Colombie - Salento
Colombie - Salento

Colombie - Valle del Cocora
Colombie - Valle del Cocora
Colombie - Valle del Cocora
Colombie - Valle del Cocora
Juste à côté se trouve le Valle del Cocora (Vallée du Cocora), berceau de l'arbre national de Colombie : le palmier à cire.
Après un bivouac chez de "nouveaux amis colombiens", à Pereira, nous prenons la route pour Medellin, à travers la cordillère occidentale des Andes, longue et sinueuse route de montagne où notre moyenne tombe à moins de 20 km/h à cause des centaines de semi-remorques qui grimpent au ralenti cette route étroite. A la tombée de la nuit, nous sommes hébergés par de charmants colombiens, propriétaires d'une petite plantation de bananes. Ils nous tirent d'un mauvais pas, car nous avions vraiment du mal à trouver un bivouac sur cette route de montagne.

Colombie - Medellin
Colombie - Medellin
Colombie - Medellin
Colombie - Medellin

Nous voilà enfin à Medellin, cette ville à la triste réputation. Mais oubliez tout ce que vous avez pu lire ou entendre à propos de Medellin ! Ces informations sont aujourd'hui obsolètes. Oui, la ville a été le "siège social" du cartel de la drogue en Colombie, avec à sa tête Pablo Escobar. Mais les media du monde entier ont oublié de relater l'évolution très positive de Medellin. Aujourd'hui, et ce depuis environ 5 ans, Medellin est devenue une des villes les plus sûres d'Amérique latine.
Mario, le neveu de Jaime (que nous avions rencontré à Pasto) nous trouve un stationnement "sécurisé" pour le 4x4, ce qui  nous permettra de passer une nuit sans la moindre angoisse.
Nous profitons de ce dimanche pour visiter Medellin, sans trop de circulation, mais force est de reconnaître que nous sommes très déçus par cette ville aux bâtiments en brique. Sur la Plazoleta de las Esculturas, nous découvrons une dizaine de sculptures contemporaines de Fernando Botero, et c'est ainsi que nous apprenons que ce sculpteur, qui a exposé à Paris (en 1992, ses sculptures géantes ont peuplé les Champs-Élysées), est colombien, et natif de Medellin.
En début d'après-midi, nous quittons Medellin pour rejoindre Bogota, par cette route qui serpente dans la cordillère des Andes. A voir l'imposante présence militaire tout au long de la route, nous comprenons que la région n'est pas sûre, et que la guérilla y est elle aussi présente. Le fait que la route soit ainsi "sécurisée" est certes rassurant, mais nous ne trainons pas et surtout nous ne quittons pas la route principale.
Lundi 30 novembre : nous arrivons à Bogota, capitale de la Colombie.

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