Jeudi 2 octobre 2008 : nous quittons le Venezuela, la frontière se passe sans problème, et nous voilà de retour, provisoirement, au Brésil. Nous rejoignons Boa Vista, où nous retrouvons notre ami Ricardo, qui, comme le mois dernier, nous offre le bivouac chez lui, et nous passons deux jours avec lui pour travailler sur nos ordinateurs, et changer la batterie qui alimente le frigidaire, elle vient de rendre l'âme. Le mois dernier, nous avions rencontré Ricardo, qui nous avait abordés dans la rue au volant de son Land Rover, et c'est comme cela que nous avions fini chez lui.
Des français de Guyane française, amateurs de 4x4, et qui nous suivent sur Internet, attirent notre attention, par mail, sur le fait qu'il semble que les véhicules immatriculés en France ne soient pas autorisés à rentrer au Guyana (alors que les véhicules suisses ou belges le peuvent !). Cette interdiction nous est confirmée par le site "Diplomatie française" du Ministère des Affaires Étrangères français. Nous prenons néanmoins la décision de tenter notre chance, afin de faire cette boucle par les 3 Guyanes (Guyana, Surinam, Guyane française), ce qui nous éviterait de revenir sur Manaus. |
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Nous quittons donc Boa Vista pour faire les 120 km qui nous séparent de la frontière du Guyana ; arrivés à Bonfim, il faut prendre une barge pour traverser le fleuve qui sert de frontière, alors qu'un pont tout neuf relie les 2 rives. Mais on roule à gauche au Guyana (c'est anglais), et ils n'ont pas encore construit l'échangeur qui permet de passer de droite à gauche à la sortie du pont. A Lethem, côté Guyana, nous allons d'abord voir Terrence, un ami américain de Ricardo, qui travaille, comme volontaire, pour le RAM (Remote Area Medical), dans le cadre de l'association Wings of Hope ; c'est l'équivalent des Royal Flying Doctors en Australie. Terrence est pilote, et va chercher des malades en brousse dans tout le pays avec un petit avion, pour les amener à l'hôpital de Lethem. Terrence part en mission, mais nous invite à passer la nuit chez lui, il doit rentrer tard ce soir.
Comme nous sommes dimanche, les bureaux de la douane sont fermés, nous passons donc l'après-midi et la soirée dans la douceur de ce pays si dépaysant. Mais nous ne savons toujours pas si nous serons admis avec notre 4x4 à rester au Guyana ; ce soir nous sommes donc des illégaux !
Lundi matin, suspense, nous allons à la douane, et avons la chance de tomber sur une jeune femme qui connait Terrence, elle va donc tout faire pour nous aider ; après un coup de fil à son boss à Georgetown (la capitale), elle obtient pour nous l'autorisation que nous attendions. C'est fait, nous voilà donc "officiellement" au Guyana. |
Le Guyana (750.000 habitants) est le seul état du Commonwealth situé en Amérique du Sud. Localisé au nord de l'équateur mais dans les tropiques, il dispose de côtes sur l'Océan Atlantique. Le Guyana est entouré à l'est par le Surinam, au sud et au sud-ouest par le Brésil et à l'ouest par le Venezuela. C'est le troisième plus petit pays de l'Amérique du Sud et il fait partie des plus pauvres. Il a approximativement la taille de la Grande-Bretagne. Le Guyana est le seul pays sud-américain dont la langue officielle est l'anglais, et est l'un des deux derniers pays sur le continent américain dont la conduite se fait du côté gauche.
Mais qui connait le Guyana ? La seule fois que l'on a entendu parler de ce pays en France, c'était en 1979 à l'occasion du "suicide" collectif de 900 membres de la secte "Temple du Peuple" dirigée par le gourou Jim Jones. |
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Nous retournons saluer Terrence, et commençons la piste qui va nous amener à Georgetown, piste carrossable car nous sommes au début de la saison sèche. C'est la douceur de vivre qui semble caractériser ce pays, et pour notre premier bivouac, nous sommes accueillis dans le complexe hôtelier d'un ami américain de Terrence, une véritable oasis en pleine savane. Colin a ainsi réalisé un "resort" qui permet de donner du travail à une bonne partie de la population, et c'est très réussi. Pour ceux qui seraient intéressés, voir le site : www.rockviewlodge.com
Puis c'est la "rain forest", cette jungle impénétrable, pendant près de 400 km ; à mi-chemin, une barge doit nous faire traverser un fleuve, mais un camion s'est à moitié renversé en descendant au moment de l'accostage, il faudra quelques heures pour le sortir de l'eau. C'est donc le poste de police proche, en pleine jungle, qui nous accueille pour la nuit ; nous bivouaquons sous leur surveillance, sécurité assurée.
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Tout au long de cette superbe piste au milieu de la forêt vierge, nous entendons tous les bruits de la jungle, en particulier les singes capucins qui nous saluent sur notre passage sans que nous ne puissions les voir, c'est impressionnant. Avec les nuages bas et quelques gouttes de pluie, l'atmosphère est presque inquiétante. Après deux jours de piste, nous arrivons à Georgetown, capitale à taille humaine où il fait bon vivre ; ce qui nous frappe tout de suite, c'est ce "melting pot" de la population, issue d'immigration noire et indo-pakistanaise ; mais hélas il existe de graves problèmes raciaux entre les deux communautés, et les heurts sont courants. Nous sommes toujours en Amérique du Sud, mais plus en Amérique latine ; c'est plutôt la douceur et la nonchalance des grandes Caraïbes, Haïti ou Jamaïque. |
Nous avons un excellent accueil de la population, souriante et qui nous souhaite la bienvenue au Guyana. Pour notre bivouac dans la capitale, grâce à Pierre, Consul de France, nous sommes accueillis au Consulat, et nous bivouaquons dans la cour, sous protection consulaire, c'est quand même une première ! Ce qui caractérise Georgetown, ce sont ses maisons en bois (près de 90% des maisons), toutes plus belles les unes que les autres ; la ville est étendue, mais aucune maison ne fait plus de 3 étages, ce qui rend la ville aérée et sans embarras de circulation. Le marché est très coloré, comme souvent dans les Caraïbes, et y flâner est un plaisir. |
Nous resterons trois jours à Georgetown, rien que pour "humer" l'ambiance chaleureuse de la ville. Et puis un matin, nous avons droit, comme au Brésil, à une interview de la télévision nationale, trop heureuse de voir des européens visiter leur pays avec leur propre véhicule ; près de deux heures d'interview, pour un sujet de 5 à 7 mn. Nous rencontrons également Lydia, qui travaille à la Croix Rouge, très excitée par notre voyage, et nous passons pas mal de temps avec elle et ses amis. Dernière obligation, nous devons aller au Consulat du Surinam pour faire établir nos visas ; le Surinam est le seul pays du continent américain pour lequel il est nécessaire d'obtenir un visa. |
Dimanche 12 octobre : après y avoir passé 3 jours, nous quittons le consulat de France, avec en prime un carton de 24 boites de cœurs de palmier. En effet, Pierre, en plus de son titre de Consul honoraire de France, exploite depuis une quinzaine d'années, avec son associé Xavier, une plantation de cœurs de palmier et d'ananas bio en pleine jungle, au sein de tribus d'amérindiens (on peut d'ailleurs trouver ces cœurs de palmiers du Guyana, en France, à Carrefour). De Georgetown, nous roulons vers la frontière du Surinam, et nous offrons un dernier bivouac chez des indiens chrétiens qui nous accueillent avec un caviar d'aubergines accompagné de naan (sorte de pain) et d'un thé au lait. La nuit sera malheureusement gâchée par de minuscules moucherons qui arrivent à passer à travers les mailles de la moustiquaire de notre tente, et qui passent leur temps à nous piquer. |
Liste,
certes subjective, de ce que nous avons aimé et de ce que nous n’avons
pas aimé au Guyana
En un mot, nous avons une très bonne impression du Guyana
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Nous avons aimé ~ |
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Nous n'avons pas aimé ~ |
La rain forest |
La médiocrité de la nourriture |
Le melting pot des populations |
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La chaleur de l'accueil des guyaniens |
Le dépaysement par rapport aux pays d'Amérique latine |
La capitale, Georgetown |
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