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~ ÎLE DE CHILOÉ - RÉGION DES LACS - CHILI ~
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Un quart d'heure de ferry nous amène ensuite à l'île de Chiloé, qui fait partie de cet archipel verdoyant et brumeux qui s'est développé en échappant en grande partie à l'influence de Santiago. Découverte seulement en 1553 par les conquistadores espagnols, elle fut rapidement colonisée par les jésuites, déterminés à évangéliser la population en la divisant et en construisant un nombre impressionnant d'églises. Après la révolte Mapuche en 1598 sur le continent, Chiloé connut une longue période d'isolement quasi-total, entraînant une évolution différente de celle du reste du Chili. Bastion important de la résistance royaliste pendant la guerre d'Indépendance, les Chilotes furent les derniers à accepter la rupture avec l'Espagne. Longue d'environ 180 km sur seulement 50 km de large, l'Isla Grande de Chiloé est la deuxième du continent par ses dimensions après la Terre de Feu. Le micro climat de Chiloé nous permet de profiter de cette superbe côte et des petits ports de pêcheurs, où le calme et la tranquillité nous changent du continent. Nous bivouaquons en bord de mer, avec vue sur la cordillère des Andes, encore une fois du cinémascope grandeur nature. |
A Castro, la capitale de Chiloé, nous prenons un grand plaisir à admirer les "palafitos", ces maisons colorées en bois sur pilotis ; c'est également un important port de pêche, et, au marché, nous nous régalons pour notre petit déjeuner de palourdes, crabes et somptueux oursins. Au sud de Chiloé, la ville de Quellon, littéralement le "bout de la route" est la pointe la plus septentrionale de la Panaméricaine, ou route 5, qui traverse aussi Mexico, Vancouver et Fairbanks en Alaska ; c'est la route la plus longue du monde ! Quellon n'a rien d'autre pour retenir les voyageurs. Le port prend de l'importance car c'est de là qu'est expédiée la production croissante de saumons et de coquillages de l'île, avec les conséquences catastrophiques sur l'environnement que l'on peut imaginer. |
Chiloé revendique plus de 150 magnifiques iglesias (églises) et capillas (chapelles) en bois. Elles constituent un véritable trésor pour la région . 16 figurent sur la liste des sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Ces églises en bois sont presque toutes sur le même plan, avec une tour unique sur le devant, des toits inclinés, des entrées voutées et des bardeaux joliment sculptés. |
De retour au nord de l'Île, nous avons rendez-vous avec Pascal et Nathalie, un couple de français et leur fils Yoann, qui vivent depuis 9 ans à Chiloé et que nous avions croisés deux jours plus tôt. Pascal était directeur "qualité" dans une importante saumonnerie de l'île, hélas jusqu'à ce que la crise économique touche également la production de saumons. Pascal et Nathalie nous invitent à passer deux jours dans leur superbe maison tout en bois, avec vue sur un petit port de pêche. |
Nous partageons un délicieux barbecue dans le "quincho" (cabane) en les écoutant nous raconter la vie sur cette île. Avant de quitter nos amis, nous sommes invités à expliquer notre voyage aux élèves de l'école de Yoann ; nous sommes sur une terre Huilliche, et Yoann est le seul européen au milieu d'enfants amérindiens. Photos et carte à l'appui, nous répondons aux questions des élèves et professeurs. |
21 mars 2009 : c'est le début de l'automne, nous reprenons le ferry pour rejoindre le continent, et amorcer notre remontée vers le nord. Nous traversons la superbe Région des Lacs, et faisons avec plaisir le tour du lago Llanquihue, du lago Calafquen, et du lago Villarica ; le grand beau temps donne de magnifiques couleurs aux lacs, et les couleurs d'automne commencent à jouer à l'été indien. C'est aussi la région des volcans, et nous bivouaquons chez le "guadaparque" du Villarica Parque National, au pied du volcan du même nom ; c'est l'occasion de passer la soirée avec Eduardo à l'écouter nous raconter le volcan. Un détour par la côte pacifique nous mène à Valdivia, où nous nous régalons d'une choucroute (si, si, vous avez bien lu !) à la fameuse Cerveceria (brasserie) Kunstmann, qui produit la "meilleure bière au sud du Mexique" ! En effet, les allemands sont très présents dans cette riche région des lacs. Une longue route nous attend jusqu'à Santiago, mais nous prenons le chemin des écoliers, en rejoignant à nouveau la côte pacifique à Lebu, en pleine région minière. Malheureusement, cette côte, qui fut au centre de l'industrie chilienne du charbon, a beaucoup souffert de la fermeture et de la mort de l'industrie du charbon voilà une dizaine d'années. Aujourd'hui, le chômage et la misère sont hélas omniprésents, et les plus grands bidonvilles les plus défavorisés du Chili y ont pris place. |
Notre progression vers le nord est ponctuée de bivouacs champêtres puis dans la région viticole et fruitière de la "Vallée Centrale". Un pique-nique à San Javier est l'occasion de partager notre expérience avec une douzaine d'écoliers, très intéressés par notre expérience, et le tout se termine par une signature d'autographes. Au fur et à mesure que nous roulons vers le nord, la chaleur s'installe, signe d'un très bel automne ; après deux mois de vent et de fraîcheur, nous renouons avec des températures proches de 30°, un vrai plaisir. |
25 mars 2009 : Nous arrivons à Santiago, capitale du Chili, où nous sommes accueillis par Andres, que nous avions rencontré sur la Carreterra Austral. Andres est le fils de Andres Perez Araya, créateur du Gran Circo Teatro, forme théâtrale qui a révolutionné le style, dont le plus grand succès est "La Negra Ester", et de Rosita Ramirez, qui incarne Ester dans la pièce de théâtre. Succès, populaire, formidable, sont quelques adjectifs qui entourent le nom de La comédie.
Nous sommes en présence d'une des pièces théâtrales les plus emblématiques de l'histoire de la scène chilienne et qui |
constitue un point de repère immanquable. La Negra Ester (1988), du poète chilien Roberto Parra, raconte une histoire d'amour typique : un ivrogne qui tombe amoureux d'une prostituée. Écrite en vers et avec un langage populaire rempli des chilinismes, l'œuvre atteint un style différent des autres pièces de cette époque là. Le metteur en scène, Andrés Pérez Araya, un homme de théâtre reconnu, a su incorporer ses connaissances en théâtre populaire, et en techniques du cirque, pour rendre vie à l'histoire de Roberto et Ester. Tous ces éléments ont contribué à l'originalité de la pièce. Aujourd'hui, Andres a pris la relève de son père, décédé en 2002, et le gouvernement a "installé" la troupe dans un immeuble colonial en ruine, mais en plein centre ville. C'est là que nous bivouaquons, presque dans un squatt, mais dans une extraordinaire ambiance fraternelle avec cette troupe de saltimbanques qui nous adopte. Nous y passons près d'une semaine, avant de … nous envoler pour l'île de Pâques. |
Mais, une fois de plus, notre approche du voyage, notre 4x4, et notre site Internet nous réservent une belle récompense : avant notre départ de France, nous avions reçu un mail d'un certain Jacques, fasciné par nos voyages. Mais c'est surtout le fait que nous écrivions sur l’ensemble du site que toutes les photos étaient libres et pouvaient être reproduites qui l'avait séduit. Jacques est propriétaire d'un petit hôtel à Bora Bora, et quelle n'avait pas été notre surprise de recevoir ce mail : "Chers amis, de nos jours où tous veulent se proteger et garder tout pour eux, j'ai trouvé cette phrase formidable et c'est pour vous en remercier que mon petit hôtel de Bora Bora vous attend et vous ouvre les bras pour le temps que vous voulez, cela sera ma manière de vous remercier d'avoir écrit ces lignes". |
De Santiago, nous avions prévu d'aller découvrir la si mystérieuse Île de Pâques, et Jacques nous a motivé en nous rappelant que cette île est à mi-chemin entre Santiago et Tahiti. Alors, après bientôt 10 mois de voyage, parfois éprouvant, sur le sol du continent sud-américain, cette invitation ne pouvait être déclinée, nous ne te remercierons jamais assez, Jacques ! |
1er avril (et ce n'est pas un poisson) : après 10 heures de vol, nous voilà à Tahiti (32° degrés à 22 h), où Jacques nous a réservé une chambre dans une pension, et dès le lendemain, nous faisons enfin sa connaissance, en dégustant un mahi-mahi (nom polynésien donné au dorade coryphène) sauce vanille dans un restaurant du bord de mer à Papeete. Un saut de puce (45 mn de vol) nous amène à Bora Bora, où nous prenons place dans le bungalow qui nous est offert pour la durée de notre séjour. Le "Village Temanuata" est un petit hôtel de 12 bungalows en bord du lagon, le paradis sur Terre ! Sur Internet, les forums (Voyage Forum, Le routard), qualifient le Village Temanuata de meilleur rapport qualité / prix de Bora Bora. Alors, si certains d'entre vous ont envie d'un dépaysement total en Polynésie française, nous ne pouvons que vous conseiller ce petit hôtel. |
On ne présente plus Bora Bora et son lagon, pour beaucoup le "plus beau lagon du monde" ; Avec des dégradés de turquoises et se saphir, le lagon, entouré par un large récif de corail qui enferme plusieurs îlots (motus) bordés de sable blanc, mérite largement sa réputation. Le lagon de Bora Bora est trois fois plus étendu (80 km2) que les surfaces terrestres. Profitez bien des photos de Bora, car il n'y aura pas de récit, ce séjour étant "privé" et une parenthèse dans notre voyage sur le continent américain. Notre prochaine mise à jour vous relatera donc notre découverte de l'Île de Pâques, qui appartient au Chili. |
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