~ RÉCIT DE VOYAGE EN ASIE CENTRALE ~
VENEZ DÉCOUVRIR AVEC NOUS PENDANT 6 MOIS
CES PAYS D'ORIENT !
Mongolie
Itinéraire Asie Centrale
Principaux pays visités : ..... RUSSIE, MONGOLIE, KAZAKHSTAN, KIRGHIZISTAN, TADJIKISTAN,
OUZBÉKISTAN, AZERBAÏDJAN, GÉORGIE, TURQUIE ..... Au départ de France en 4x4
En savoir + !

MONGOLIE - DÉSERT DU GOBI

Dimanche 4 juin (jour 33) Bayangol - Désert du Gobi 244 km



Ce matin, la journée s’annonce belle et chaude et nous arrivons à nous laver avec l’eau de la rivière, afin de ne pas puiser sur nos réserves.

Nous sommes toute la journée au GPS, sur des pistes en plein désert, au milieu de nulle part ; l’environnement est de plus en plus aride, et la température grimpe jusqu’à 37° cette après-midi.

Les troupeaux de chevaux ont cédé la place aux chameaux, et les yourtes sont de moins en moins nombreuses, les nomades n’ayant pratiquement plus rien à donner à manger au bétail.

Les dernières heures de piste sont pénibles, on ne roule pratiquement que sur de la tôle ondulée. Le sable remplace progressivement le gravier, et à 360° autour de nous ce n’est que désert.

Maladroit comme je suis, je trouve le moyen de me cogner fort le petit doigt de la main gauche sur le 4x4, en plein Gobi. J’ai dû me fêler un bout d’os de l’articulation, et impossible dans cet environnement désertique de trouver un bout de bois pour faire attelle ! Il n’y a que du sable et de l’herbe à chameau. Ce n’est pas grave, un bon bandage fera l’affaire, et d’ici une à deux semaines on n’en parlera plus.

Ce soir, bivouac en plein désert, on est seuls, complètement seuls, seules quelques crottes de chameaux donnent un signe de vie !

Lundi 5 juin (jour 34) Désert du Gobi 172 km

Après un bon café et thé au milieu de nulle part, nous reprenons la piste, toujours seuls. Heureusement, le GPS nous rassure en nous indiquant la bonne direction, à nous de choisir la bonne trace. Pas de soucis, nous voyons les kilomètres diminuer jusqu’à la "ville" du Gobi, Dalandzadgad.
L’environnement est totalement désertique, mais à la différence du Sahara, les traces sont marquées, ce qui permet de s’aventurer seuls dans ce désert ; nous savons qu’en cas de problème, le prochain véhicule suivra automatiquement les mêmes traces, et ne passera pas à 10 ou 20 km à droite ou à gauche comme dans le Sahara.
A Dalandzadgad, on fait quelques courses, et on s’offre un somptueux déjeuner au "guantz" (gargote) du coin pour moins d’un euro par personne, avec deux plats, deux thés au lait et le dîner de ce soir en doggy bag.

Nous reprenons la piste pour rentrer dans le Gurvan Saikhan National Park, mais nous nous heurtons à un fort vent de sable ; le ciel s’obscurcit d’un coup, le soleil disparaît, et la poussière et le sable nous envahissent.

Nous nous arrêtons à la hauteur de nomades qui regroupent leur bétail (troupeaux de chèvres et de chameaux) ; ils nous invitent dans leur yourte, et, grande première, nous offrent du lait de chamelle et du yaourt de chamelle, un peu aigre, mais vraiment délicieux avec du sucre.

Espérons que nos intestins vont supporter ces laitages, sortis de pots dont l’hygiène est très hypothétique ! A suivre.... Nous restons dormir dans notre yourte ambulante (le 4x4) entre les troupeaux de chameaux et de chèvres.

Mardi 6 juin (jour 35) Désert du Gobi 150 km

Journée de paysages à couper le souffle

Après avoir quitté nos nomades, nous reprenons la piste, qui longe de magnifiques dunes, les plus hautes du Gobi.

En fin de matinée, la piste va vers les dunes, il y a effectivement une passe.

Comme dans le Sahara, nous dégonflons les pneus (1,5 et 1,2 kg) afin de grimper la dune, et nous passons sans forcer, dans un décor de rêve.
Par contre, le vent est toujours aussi fort, et aussi bien pendant le dégonflage-regonflage des pneus que pendant notre pique-nique, nous avalons du sable et de la poussière. Nous passons la journée à calculer les points sur la carte (au 200.000ème) et à les reporter sur le GPS, outil indispensable dans le désert. Ce soir, encore un bivouac au milieu de nulle part, seulement entourés de quelques chameaux, et en vue de la Chine, frustrant. Nous sommes à moins de 100 km de la Chine, où nous n’irons pas, car il est toujours extrêmement difficile d’y rentrer avec son propre véhicule (à moins de consentir à verser 10.000 Euros, de suivre un itinéraire établi au préalable et de supporter un soi-disant guide.........)

Mercredi 7 juin (jour 36) Désert du Gobi 255 km

Il y a de l’eau dans le Gobi ! En plein milieu du désert, en effet, on trouve de temps à autre un puits qui sert aux nomades pour donner à boire à leur bétail ; nous en profitons pour puiser de l’eau (elle est tout à fait buvable) et, en siphonnant notre bassine, à remplir notre réservoir !

Et une bonne bassine pour se laver, même à l’eau froide, çà fait du bien !

Nous continuons de traverser le Gobi, en revenant à Dalanzadgad (on s’enfile des "buzz", toujours ces même raviolis vapeurs) afin de repartir vers le nord-est du Gobi.

Jeudi 8 juin (jour 37) Désert du Gobi 261 km

Longue piste au milieu du Gobi pour atteindre une petite ville, Mandalgov, où l’on a besoin de faire le plein de diesel et du change à "la" banque.

Mauvaise surprise en quittant la ,banque : le ciel est marron – ocre, un gigantesque nuage de poussière et de sable arrive sur nous, avec des vents à plus de 120 km / h ! Nous avons juste le temps de mettre le 4x4 à l’abri d’une maison et de laisser passer le "nuage"; c’est extrêmement impressionnant, on ne voit pas à 10 mètres, il fait presque nuit, absolument glauque !


Le nuage met une demi-heure à passer, après quoi le ciel redevient bleu, mais toujours avec ce foutu vent des steppes qui nous oblige depuis une semaine à "vivre" dans le 4x4, et surtout d’y prendre quasiment tous nos repas (sauf quelques petits déjeuners, si le vent n’est pas encore levé).
Vendredi 9 juin (jour 38) Désert du Gobi 263 km
Le vent a soufflé toute la nuit, on se serait cru en bateau ! On a même eu un vent de sable cette nuit, on entendait le sable s’écraser sur la carrosserie. Superbes pistes aujourd’hui, avec en particulier Ih Gadzrin Chuluu, une zone de roches volcaniques émergeant dans le désert, donnant un relief extraordinaire. Toute l’après-midi, le désert est sublime, offrant des couleurs exceptionnelles, et un calme absolu.

Nous n’avons croisé aucun véhicule de toute la journée. Les seuls contacts avec la civilisation ont été les trois villages que nous avons traversés. Ce soir, le vent est complètement tombé, nous bivouaquons loin de tout, et le silence emplit nos oreilles.
Samedi 10 juin (jour 39) Désert du Gobi - Caserne militaire de Ongon 351 km

SÉQUENCE ÉMOTION, où quand on s’est demandé si on n'allait pas finir au trou !
La piste s’annonce magnifique, du désert à l’état pur. Mais la piste que nous avons décidé de prendre passe à proximité de la Chine (nous sommes au sud-est de la Mongolie, dans la partie sud du Gobi) ; la carte que nous avons montre que nous allons longer la frontière chinoise, mais sans y entrer.

La réalité est quelque peu différente, et d’ailleurs le GPS nous le confirme ; nous sommes arrêtés à un "check-point militaire mongol" sous un mirador chinois, nous sommes, sans le vouloir, à 20 mètres de la Chine, dans une zone "sensible".
Les militaires de ce premier check-point enregistrent nos passeports et nous laissent passer, en nous demandant de ne pas nous arrêter avant la fin des check-points. Pas de problème pour les deux contrôles suivants, où les militaires se contentent de recopier nos passeports et de téléphoner avant de nous laisser repartir.

Mais le quatrième contrôle se passe beaucoup moins bien : après qu’une militaire ait recopié nos passeports, le "chef" décide qu’il doit téléphoner à ses supérieurs, et cela dure près d’une heure.
A 21 h, il revient pour nous dire qu’un militaire va venir avec nous jusqu’à Ongon, à 80 km, où il nous rendra nos passeports ; pas le choix, nous le prenons avec nous dans le 4x4, lui et sa kalachnikov. Deux heures de piste avec notre "ange gardien", et nous arrivonsà Ongon, de nuit, non pas pour qu’il nous laisse avec nos passeports, mais en fait il nous emmène à la caserne. Et là, pendant plus de deux heures, nous sommes "cuisinés" car ils ne comprennent pas pourquoi nous nous sommes quasiment retrouvés en Chine, l’ennemi de toujours !

Il semblerait qu’on n’ait pas le droit de s’approcher à moins de 100 km de la Chine, et que ce no man’s land soit une zone militaire. Ce qui est sûr, c’est que c’est la première fois qu’un véhicule immatriculé en Europe emprunte cette piste frontalière. Ils nous font comprendre que nous avons fait une très grave faute, et qu’ils vont en référer à leur supérieur, à qui ils apportent nos passeports et notre carte topographique qui indique la piste que nous avons empruntée ; les minutes sont longues, nous commençons à sérieusement stresser, et nous nous repassons en tête les romans d’espionnage les plus noirs. Incident diplomatique en vue ? Le trou ?

Pour couronner le tout, une panne d’électricité nous laisse en la compagnie de 5 militaires avec juste une petite lampe électrique. Vers 1 h du matin, un militaire revient de chez le "chef", discute ferme avec les autres, et finalement nous rend nos passeports, mais en nous obligeant à dormir dans notre 4x4 garé devant la caserne (de toutes façons, nous n’aurions pas repris la piste en pleine nuit). Nous devons tout de même reconnaître qu’ils ont toujours été corrects avec nous, et qu’il n’y a pas de corruption dans l’armée mongole, il n’a jamais été question de monnayer la restitution de nos passeports.

Un demi- Lexomil sera le bienvenu pour essayer de dormir quelques heures, d’autant plus que, la communication étant très difficile, nous n'avons pas compris si nous pouvions repartir librement demain matin.

Dimanche 11 juin (jour 40) Ongon - Bayuun-Urt 180 km

Nous avons mal dormi, et sitôt le soleil levé, nous décidons de lever le camp (il est 6h30) ; nous allons essayer de partir "normalement", sans donner l’impression de fuir. Je démarre le moteur pour le faire chauffer, le troufion qui est de garde ne bronche pas ; nous rangeons nos affaires et nous commençons à rouler doucement, le troufion se lève, mais dans le rétroviseur je ne vois pas de geste à notre égard ; on s’arrête un peu plus loin dans le village pour demander comme d’habitude où est la piste que nous voulons prendre, et pas de véhicule militaire en vue.

Au bout d’une heure de piste, on s’arrête pour prendre notre breakfast, et toujours personne à notre poursuite ; dernière inquiétude, le prochain village, mais pas de comité d’accueil ! Il semble que nous soyons sortis de ce roman d’espionnage. Nous prenons notre temps (puits donc salle de bains, déjeuner, ..) mais tout va bien.

En milieu d’après-midi, arrivée à Bayuun-Urt, où nous avons la chance de pouvoir assister à des éliminatoires de sports de combat, en vue des fêtes du Nadaam du mois prochain ; spectacle haut en couleurs, ambiance d’enfer. Ce soir, arrêt bivouac très tôt, et à 21 h 30, extinction des feux.

Lundi 12 juin (jour 41) Bayuun-Urt - Matad 158 km

Changement complet d’environnement en allant vers l’Est de la Mongolie, nous arrivons dans les grandes steppes qui font penser à la savane africaine. Le climat y est à nouveau plus humide, et les steppes sont recouvertes de ces graminées qui donnent cette couleur jaune, si typique de la savane.

Et changement de mode de vie, peut-être sommes-nous dans une partie de la Mongolie plus authentique ; les nomades ne déménagent plus leurs yourtes avec des camions mais avec ces charrettes tirées par des chameaux, telles celles que l’on peut voir dans les documentaires.
Nous avons la chance de croiser deux nomades qui déménagent ainsi leurs yourtes ; l’un d’eux nous explique qu’il a un trajet d’environ 40 km à effectuer, avec trois charrettes, soit environ 2 à 3 jours. Le spectacle est impressionnant d’authenticité.

Et dans ces grandes steppes herbeuses, nous commençons à voir d’immenses troupeaux d’antilopes, çà court de tous les côtés. Nous sommes dans une des régions les moins peuplées de Mongolie, ce qui paraît étonnant quand on voit la qualité des pâtures naturelles.

Ce soir, bivouac au milieu de cette steppe, dans un calme absolu.

 

Mosaique de Samarkand

 
page 10
[1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20]


[21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] [28] [29] [30] [31] [32] [33] [34] [35] [36] [37] [38] [39]
page 12


Turquie
   
Vous êtes sur le site des Bourlingueurs !