RETOUR -TURQUIE

Mercredi 18 octobre (jour 169) Pazar - Erzincan 419 km

Petit déjeuner sur le bord de la mer noire, mais vu le mauvais temps habituel de cette région maritime, nous optons pour la route du centre de la Turquie, et à Rize, nous filons sur Erzurum, en franchissant deux cols à plus de 2.500 m. C’est la troisième fois que nous empruntons cette route, l’une des plus belles de la région est de la Turquie, et cette fois, mi-octobre, les sommets sont enneigés. À Erzurum, nous rejoignons la grande route, axe principal entre l’Europe et l’Iran, on y croise d’ailleurs de nombreux camions iraniens.

Ce soir, une famille turque nous offre l’hospitalité pour notre bivouac dans un petit village près de Erzincan, et on a bien entendu droit au "çay" ; qui est en fait un dîner complet. C’est avec grand plaisir que nous retrouvons les mots turcs que nous connaissons, et, grâce à notre dictionnaire, la communication est possible.

Jeudi 19 octobre (jour 170) Erzincan - Yerköy 498 km

Sitôt sortis du 4x4, nous sommes conviés pour un thé et fromages. Il semblerait que nos hôtes ne soient pas pratiquants, car nous sommes pendant le ramadan. Rien à signaler aujourd’hui pendant ces 500 km quelques peu fastidieux, mais ce soir le voyage continue ; le hasard nous fait arriver dans un petit village rural juste au moment de la rupture du jeun (on entend d’ailleurs l’appel à la prière de la mosquée). Nous sommes aussitôt conviés à suivre les habitants, qui se rendent dans une maison au pied de la mosquée pour la "soupe du ramadan". C’est une première pendant nos voyages, nous partageons ce repas avec les habitants, Gwendolyn dans une pièce avec les femmes et moi dans une pièce voisine avec les hommes. Le repas est très varié et copieux, (ils sont à jeun depuis 5 h ce matin) de nombreux plats différents nous sont proposés, les femmes passent la journée entière à cuisiner et accordent un long moment aux préparatifs des réjouissances. S'en suit la prière, toujours chacun dans sa pièce, puis le thé. Après plus d’une heure, nous nous retrouvons, et avons bien entendu l’autorisation de bivouaquer sur place. Nous avons vécu un grand moment d’authenticité, dans cette Turquie que nous aimons tant. Mais la nuit s’annonce courte, car nous sommes au pied de la mosquée, et le muezzin est généralement en pleine forme pendant cette période.

Vendredi 20 octobre (jour 171) Yerköy - Adapazari 394 km

Effectivement, le muezzin nous réveille vers 5h30, enfin moi mais pas Gwendolyn. Par respect envers les habitants du village, qui pratiquent le jeun pendant le mois du ramadan, nous partons prendre notre breakfast un peu plus loin. Longue route, avec la traversée rapide (il n’y a pas grand chose à voir) d’Ankara. Ce soir, pour notre bivouac quotidien, nous sommes accueillis par une famille qui nous convie, comme la veille, à partager leur repas de rupture de jeun. Ils sont à jeun depuis 5h30 ce matin, c’est pour cela que ce repas est très copieux (5 plats !), et, de plus, délicieux. Nous passons la soirée à discuter avec eux, grâce à notre dictionnaire et à leur traducteur électronique.

Samedi 21 octobre (jour 172) Adapazari - Tekirdag 307 km

D'une part le grand beau temps chaud, mais aussi la volonté d'entrer sur le continent européen par la voie maritime, nous incitent ce matin à ne pas traverser Istanbul par le Pont de l’Europe, mais à prendre le bac qui traverse le Détroit du Bosphore. Arrivée magique en pleine vieille ville, au pied du Palais de Topkapi, et des mosquées Bleue et Sainte-Sophie. C’est un spectacle unique. Nous pique-niquons à notre endroit habituel, au bord de la Corne d’Or, avec vue sur les mosquées.

Ce soir, un habitant d’un petit village met un pré à notre disposition pour notre bivouac, nous y serons bercés par les appels à la prière de la mosquée voisine.

Dimanche 22 octobre (jour 173) Tekirdag - Sholan (Grèce) 402 km

Nuit dans un village très pratiquant pendant le ramadan : de 4 h à 5 h du matin, un habitant sillonne le village en jouant du tam-tam de façon à réveiller les femmes pour qu’elles préparent le repas qui sera pris avant le lever du solei. Cela nous rappelle Zinder, au Niger, mais nous n’avions vécu cette tradition nulle part ailleurs. Ce matin, notre hôte nous invite à venir prendre un thé à la station service où il travaille, une fois de plus cela fait partie de l’hospitalité turque. 17ème et dernier passage de frontière : la frontière Turquie – Grèce n’est qu’une formalité, et nous voilà dans l’Europe Schengen. A midi, nous nous offrons un pique-nique au bord sur la plage, au bord de la Méditerranée Menu est très cosmopolite : Pour l’apéro, ayran turc et noisettes d’Azerbaïdjan - Pour le déjeuner, steak tartare : viande turque, œufs géorgiens, cornichons du Kirghizstan, oignons géorgiens, ketchup de Mongolie, sel de la Svanetie (Géorgie), le tout arrosé d’une bière russe, suivi d’un café frappé grec au bistrot d'en face. Ce soir, bivouac sur une place du petit village de Demos Egnatias.

 

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