KIRGHIZSTAN - LAC DE SONG-KÖL

Vendredi 4 août (jour 94) Karasu - At-Bashy 202 km

Mauvaise surprise au réveil, il pleut ! Changement de programme, nous n'irons pas aujourd’hui au lac Son Kol, nous attendrons le retour du soleil. Du coup nous prenons la route plein sud, vers Naryn, avec un col à plus de 3.000 mètres, superbe environnement, … qui sera encore plus beau demain avec le soleil. En Russie, nous avions assisté à l’invasion japonaise (des milliers de voitures nipponnes venant de Vladivostok), et aujourd’hui, c’est à une invasion chinoise que nous assistons : par centaines, des semi-remorques chinois remontent vers le nord, chargés à blocs de marchandises importées ainsi en Asie centrale (on suppose que ce sont les fameux vêtements "made in China"). Pour le bivouac, le temps se dégage, et nous trouvons l’hospitalité dans un pré fraîchement coupé, juste au pied des glaciers, magique une fois de plus !

Samedi 5 août (jour 95) At-Bashy - Lac Song-Köl 181 km

Grand beau temps ce matin, le spectacle est grandiose. Nos hôtes nous ont apporté une bouteille de lait (juste après avoir trait la vache), un grand millésime, un régal, c’est le meilleur depuis le début de notre voyage. Nous reprenons la route vers Naryn et le col que nous avions passé hier, mais cette fois sous le soleil, nous en prenons plein les mirettes. Pique-nique au bord d’une rivière avant de quitter la route principale pour rejoindre le lac Song-Köl par une superbe piste, qui nous fait franchir un col à 3.500 mètres, dans un environnement époustouflant Magnifique descente sur le lac, à 3.016 m d’altitude, qui se range parmi les plus beaux sites du Kirghizstan. Le lac est bordé de pâturages où les bergers viennent l’été avec leurs troupeaux.

Rencontre avec un couple d’allemands. Elle, travaille à l’ambassade à Almaty, échange de tuyaux sur la région, toujours intéressants. Nous sommes ensuite invités à prendre un thé dans une yourte (nous avons poliment refusé le koumis. C'est la boisson nationale, du lait de jument fermenté légèrement alcoolisé, un véritable tord-boyaux), où l’accueil est toujours aussi sympa . Nous y sommes accueillis par une jeune femme, militaire à Och, qui est en vacances avec son jeune fils chez ses parents autour du lac. En poursuivant notre tour du lac, nous rencontrons un français, Stéphane, qui vit avec une kirghize. Il a monté une agence de trekking au Kirghizstan il y a quelques années. Pendant cette période estival un groupe d’une dizaine de français randonne dans ces montagnes. Leur transport est assuré dans un superbe camion 6X6 de l’armée russe qu’il a aménagé en car tout terrain. Bivouac au bord du lac, magique une fois de plus.

Dimanche 6 août (jour 96) Lac Son-Köl - Susamyr 221 km

Quel beau lever de soleil sur le lac et les montagnes qui l’entourent Mais pas mal de moustiques pendant notre breakfast, malgré l’altitude (3.000 m) et la fraîcheur. Ce sont de gros moustiques, adaptés à ce climat, et cela nous fait penser à l’Alaska, mais heureusement ils ne piquent pas. Nous entamons le tour du lac, avec un superbe col, et nous remontons une piste pour rejoindre la piste qui nous permettra de nous diriger vers Osh. Une fois de plus, nous rencontrons plusieurs couples de cyclistes qui font un tour du Kirghizstan. Lla plupart sont français (75% des touristes viennent de France). Arrêt ainsi à plusieurs reprises pour discuter avec eux, et échanger nos impressions sur le pays. Tous ne disposent que d’un mois, et font un bon tour du pays. Après avoir rejoint la piste principale, nous longeons une rivière dans une gorge aux couleurs époustouflantes, décidément le Kirghizstan est un pays qui mérite d’être connu. Ce soir, bivouac dans un pré, malheureusement avec trop de moucherons puis moustiques.

Lundi 7 août (jour 97) Susamyr - Taldy-Bulak 227 km

Impossible d’avancer ! L’hospitalité de l’Asie centrale est telle que nous sommes sans arrêt sollicités pour un "chaï ", du thé. Ce matin, c’est dans une yourte où non seulement on nous offre le thé et le "nam" (pain) mais en plus une jeune fille nous joue du kumuz, l’instrument de musique traditionnel du Kirghizstan. Nous quittons la route de Osh pour faire une incursion dans la vallée du Talas, encore de très beaux paysages de montagnes. Et en milieu d’après-midi, arrêt dans une ferme pour acheter un litre de lait : non seulement on nous l’offre, mais de plus nous sommes invités à un copieux thé (thé, nam, miel, compote d’abricot, … un régal. On y reste plus d’une heure. Comment progresser dans notre voyage avec une telle hospitalité ? Ce soir, nous montons à flanc de montagne pour trouver la fraîcheur et l’absence d’insectes, et nous jetons notre dévolu sur une ferme où nous recevons l’accueil habituel. Et de plus avec une vue grandiose sur les chaînes de montagnes.

Mardi 8 août (jour 98) Taldy-Bulak - Tas-Kömir 294 km

La journée est placée sous le signe de l’hospitalité due aux étrangers. Ce matin, sitôt levés, la famille chez qui nous bivouaquons arrive dans notre pré avec un plateau pour notre breakfast. Pain maison, abricots en compote, crème fraîche, lait … fumé (bouilli à la bouse de vache, il n’y a pas de bois à 2.500 m d’altitude), quelle gentillesse dans cette hospitalité typique de l’Asie centrale. Nous reprenons ensuite la route plein sud, vers Osh, avec toujours de superbes routes de montagnes, et un col à 3.200 m, des lacs et des gorges de toute beauté. En milieu d’après-midi, comme nous sommes proches de la frontière de l’Ouzbékistan, et que les deux pays sortent tout juste d’une guerre fratricide (on est dans la partie kirghize de la vallée de Fergana), la présence policière est importante. À un check-point, un policier est tellement étonné de voir un véhicule immatriculé en Europe que, non seulement il ne nous contrôle pas, mais la seule chose qu’il fait c’est de nous "obliger" à prendre un thé avec lui. Moment émouvant d’un policier kirghize (dont la paye n’est que de 50 US $ par mois) qui nous offre le thé au poste de police, pour nous montrer ce qu’est l’hospitalité de son pays vis à vis des étrangers. Nous sommes bien loin de la corruption de la police en russie.

Ce soir, bivouac dans une ferme, et une première depuis deux mois, nous re-dormons dans la tente de toit, car nous sommes passés de 3.000 m à 800 m, et de 17° à 35°. Au moment de notre dîner, le jeune garçon de la famille qui nous accueille nous apporte un superbe melon d’eau, délicieux et bien sucré, puis deux kilos de tomates. Douce et merveilleuse soirée.

 

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