~ RÉCIT DE VOYAGE EN ASIE CENTRALE ~
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CES PAYS D'ORIENT !
Mongolie
Itinéraire Asie Centrale
Principaux pays visités : ..... RUSSIE, MONGOLIE, KAZAKHSTAN, KIRGHIZISTAN, TADJIKISTAN,
OUZBÉKISTAN, AZERBAÏDJAN, GÉORGIE, TURQUIE ..... Au départ de France en 4x4
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FRONTIÈRE TADJIKE

Mercredi 9 août (jour 99) Tas-Kömir - Arslanbob 169 km

Nous quittons notre doux bivouac pour continuer notre route vers le sud. Avant d’arriver à Jalalabad, petite excursion à Arslanbob, petite ville à 1.600 m d’altitude, où il fait bon vivre, et où il règne une ambiance chaleureuse.
La ville est majoritairement peuplée d'ouzbeks, et nous y recevons un accueil qui augure bien pour le mois prochain.

Tout d’abord, nous allons prendre un thé dans un "chaikana" (littéralement maison du thé), sorte de salon de thé en plein air, où l’on est semi allongés sur des grands lits couverts de couvertures. L’ambiance est extraordinaire, et nous avons du mal à partir, nous sommes invités par tous à partager un thé ou un repas. Cela promet quand nous serons en Ouzbékistan.

Pour notre bivouac, nous sommes invités dans le jardin d’une famille d’Arslanbob, et bien entendu nous avons droit au thé et au dîner.

Jeudi 10 août (jour 100) Arslanbob - Gul’Ca 250 km

Comme d'habitude, le thé nous attend dès notre réveil, accompagné de pain et beurre fondu.

Il faut bien quitter "notre" famille, car nous devons être à Osh avant la fin d’après-midi, pour faire quelques courses, un cyber café, et le plein de gazole.

Restau, avant de reprendre la route. Ce soir, notre dernier bivouac kirghize sera une ferme près d’un col, donc à la fraîche. Une fois de plus, en arrivant, nous avons droit au thé, puis le lait, et enfin un plat complet à base de pommes de terre (délicieuses) et d’agneau, quel accueil.

Vendredi 11 août (jour 101) Gul’Ca - Sary-Tas (Tadjikistan) 201 km

Dès notre réveil, nos hôtes nous apportent le thé, le pain et une délicieuse confiture d’abricot.

Peu après, nous prenons la route pour passer la frontière du Tadjikistan. Magnifique route de montagne, avec un col à 3.600 m. Le 4x4 chauffe (il fait très chaud). Il faudra s’arrêter à plusieurs reprises pour refroidir le moteur (toute la montée se fait en 1ère).

Passage de la frontière côté Kirghizstan sans problème, et nous entamons la montée vers la frontière côté Tadjikistan, située à un col à 4.280 m. Superbe environnement de ces pics enneigés à plus de 7.000 m.

Mais, arrivés au poste frontière, les douaniers nous refusent l’accès, car nous n’avons pas de permis pour cette région militaire frontalière qui est en fait une zone d’agitation tout comme celle Ferghana en Ouzbékistan, toute proche. En effet notre contact KGB n’est pas suffisant.

Au bout d’une demi-heure de négociations, nous sommes obligés de faire demi-tour, pour revenir au Kirghizstan, de façon à entrer au Tadjikistan par un autre poste frontière, dans la Vallée du Garm. Cela sera pour nous le début d'une longue (7 jours) lutte pour parvenir enfin après de nombreuses péripéties à entrer au Tadjikistan.
Heureusement, tout à l’heure en quittant le Kirghizstan, nous n'avons pas eu de tampon de sortie sur nos passeports, ce qui nous permet à nouveau de re-rentrer facilement dans ce pays. Sinon, nous étions coincés dans le no man’s land.

Bivouac ce soir au pied des montagnes du Pamir avec un superbe coucher de soleil.

Samedi 12 août (jour 102) Sary-Tas - Caserne militaire frontière 143 km

Le réveil sonne à 6 h afin de pour profiter du lever de soleil sur les glaciers, mais aussi pour arriver tôt au Tadjikistan. Trois heures de piste nous amènent à Karamyk, village frontalier entre les deux pays.

Les militaires Kirghizes nous font comprendre que la piste par laquelle nous voulons passer est interdite aux étrangers, mais qu’en donnant quelques dollars, les tadjiks nous laisseront passer.

Rapide calcul : 290 km + quelques dollars, ou 1.500 km en contournant la zone sensible. Nous ressortons à nouveau du Kirghizstan sans le moindre problème, avec de surcroît une première, les douaniers nous font écrire sur un livre d’or, du jamais vu. Décidément, c’est une belle histoire d’amour entre le Kirghizstan et nous.
Après 12 km de piste de haute montagne, arrivée au poste frontière tadjik (après avoir passé un contrôle militaire avec kalachnikov pointée sur nous), et là, l’accueil est différent ; la frontière est tenue par l’armée. D’abord ils essayent de nous faire comprendre que la piste est interdite aux "yeux non bridés" que nous sommes, puis le commandant vient nous dire qu’il nous laissera passer de nuit, après 23 h, lorsque tout le monde dort....
Il n’est que 15 h, quand commence un long siège au poste frontière. Vers 16 h, le commandant vient nous dire qu’il ne pourra pas nous mettre de tampon sur notre passeport (il a peur pour lui), mais il n’est pas question de passer sans tampon, sinon on rentrerait alors, clandestinement au Tadjikistan et alors bonjour les emmerdes. Il nous fait poireauter jusqu’à 18 h 30, pour nous dire qu’il n’y a rien à faire, et que nous devons retourner au Kirghizstan.

Retour à la case départ, et nous sommes à nouveau accueillis à bras ouverts au Kirghizstan. Il est tard et nous allons nous incruster chez les militaires kirghizes qui nous avaient conseillé ce matin ce poste frontière, pour leur raconter nos déboires, et, cerise sur le gâteau, ils nous autorisent à bivouaquer au milieu de la caserne.

Au bout d’un quart d’heure, une femme nous invite à boire un "çai" (thé) dans sa famille. Nous rentrons dans une des maisons de fonction des militaires, et oh surprise, nous sommes chez le Commandant xxx qui nous avait si gentiment aidés ce matin et conseillé de passer la frontière par la Vallée du Garm. Non seulement le thé est servi, mais il y a aura aussi un repas complet que nous partageons en famille, autour d’un super ragoût de cerf. Avant d’aller rejoindre notre 4x4, un "bain russe" un vrai sauna, dans un batiment de la caserne, nous fait le plus grand bien après cette journée quelque peu stressante. Le Kirghizstan aura vraiment été un coup de foudre.

Dimanche 13 août (jour 103) caserne frontière - Gul’Ca 238 km

Bien entendu, Stella et son mari nous attendent pour partager un breakfast copieux
Après de touchants adieux et de nombreux pots de confiture, nous reprenons la route pour Osh, car ce sera le seul moyen de rentrer au Tadjikistan, si nous n'y renonçons pas d’ici là. Nous refaisons la même route que jeudi dernier, mais avec un éclairage différent, ce qui rend les montagnes somptueuses. Première crevaison depuis notre départ, mais nos BFGoodrich ne sont pas remis en cause, on s’est pris un véritable pieu métallique, aucun pneu n’aurait résisté.
Ce soir, bivouac dans la cour d’une école.

Lundi 14 août (jour 104) Gul’Ca - ???? 205 km

DU JAMAIS VU : NOUS NE SAVONS PAS OU NOUS DORMONS CE SOIR !

Encore une fois, la géopolitique a ses raisons que la raison ignore. Après être retourné à Osh, nous prenons une route qui est sensée nous emmener jusqu’au Tadjikistan ; mais le découpage des frontières est tel que cette route coupe à plusieurs reprises l’Ouzbékistan, y compris des enclaves à l’intérieur du Kirghizstan.
Il semble en fait qu’il y ait une route de "transit" qui nous permet de circuler librement en changeant de pays tous les 20 km ; nous passons plusieurs postes de contrôle, mais pas de poste frontière.
Et, nous avons beaucoup de mal à nous faire expliquer si nous pouvons réellement arriver au Tadjikistan sans entrer "officiellement" au Ouzbékistan (on a des visas une seule entrée, et nous en aurons besoin plus tard).
Vers 18 h, notre recherche quotidienne de bivouac nous conduit dans une ferme où nous sommes merveilleusement accueillis, comme d’habitude ; mais nous ne savons pas où nous sommes.
Ce n’est qu’en le demandant à nos hôtes qu’il semble que nous soyons en Ouzbékistan. Nous allons donc dormir dans un pays dont nous n’avons pas franchi la frontière.
Et bien sûr, nous avons le thé, la douche au seau dans une étable, puis le dîner. Il devient difficile de puiser dans nos réserves de nourriture, si cela continue nous alons tout ramener en France, comme cela c'était produit en Turquie, il y a plusieurs années.

Mardi 15 août (jour 105) ???? - Kadamjay 12 km

CE SOIR, NOUS DORMONS SANS NOS PASSEPORTS !

Nos hôtes ouzbeks nous attendent avec le thé et des abricots séchés ; nous ne le savons pas encore, mais nous prenons ainsi des forces avant la dure journée qui nous attend.

En effet, au bout de 10 km, nous arrivons à un poste de contrôle kirghize, le long de l’enclave ouzbek. Un douanier nous annonce qu’il y a un problème, car, contrairement à ce que nous pensions, nous avons un visa 1 entrée et non 2 entrées ! Et comme nous sommes sortis avant-hier du Kirghizstan pour y revenir quelques heures après (le Tadjikistan nous refusant l’entrée dans son pays), nous nous retrouvons donc avec un visa périmé.

Alors, c’est le début de très grosses emmerdes administratives propres à tous ces pays de l’ex Union soviétique. Heureusement le chef douanier parle un peu un anglais de vache espagnole qui a séjourné au Kenya, et sera notre interprète toute la journée.

Après avoir rempli des rapports en x exemplaires, au bout de 3 heures, il nous emmène au Département de la Sécurité, où nous subissons un interrogatoire en bonne et due forme ; mais lorsque le chef de la sécurité part pendant une heure (avec nos passeports), je m’offre une partie de ping-pong avec ses subordonnés, dans les locaux de la sécurité.

Vers 17 h, nous quittons enfin la sécurité après un interrogatoire serré (le moment le plus stressant et plus odieux de la journée, où nous avons eu l’impression d’être des criminels). Toujours escorté de S . le chef douanier interprète, celui même qui nous a foutu dans cette merde, commence alors la négociation. Nos passeports et visas sont faxés à Bichkek pour vérification de leur authenticité, et vers 19 h, on a le feu vert du chef de la police. Il ne reste plus qu’à attendre le verdict pour le montant de notre amende, nous passerons demain matin au tribunal.
Le chef de la police garde nos passeports, mais S., toujours notre chef douanier interprète qui nous a coincé ce matin, nous offre l’hospitalité chez lui pour la nuit.
Il nous emmène chez lui, nous donne la clef de son appartement (pour ne pas dire un immonde gourbi, mais le cœur y est), et repart travailler encore deux heures.
Nous prenons une douche, au seau dans ce qui pourrait ressembler à une baignoire, et nous redescendons au 4x4 se prendre un apéro. Des gamins ainsi qu’une mamie nous apportent des fruits et du thé.
L'explication géopolitique : La province kirghize de Batken (créée en octobre 1999) compte des enclaves appartenant au Tadjikistan et à l'Ouzbékistan. Il y a une enclave tadjike (1) et deux enclaves ouzbeks (2 et 3). Ces territoires ne sont pas administrés par le Kirghizistan, mais par le Tadjikistan (1) et l'Ouzbékistan (2 et 3). En fait, il s'agit d'une partie de la vallée de Ferghana partagée entre l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan et découpée en plusieurs enclaves propices aux conflits frontaliers.
Ce sont les autorités soviétiques qui jadis ont divisé la vallée de Ferghana pour faire obstacle à l’émergence d’une identité régionale. Les nouvelles républiques indépendantes ont décidé de poursuivre dans cette voie, craignant et réprimant tout mouvement politique qui leur échapperait d'ou nos problèmes aux frontières dans cette région.....

Mercredi 16 août (jour 106) Kadamjay - le long de la frontière ouzbeke 138 km

S. nous offre le breakfast au "café" du coin (nous pensons qu'il culpabilise de nous avoir attiré tous ces ennuis), puis nous allons chercher le chef de la police pour aller ensemble au tribunal. Le juge s’avère cordial, et compte tenu de notre bonne foi, il nous accorde le strict minimum, soit un amende de 10 Euros par personne, que nous allons payer à la banque.
Le chef de la police nous rend nos passeports, mais nous devons nous faire établir un visa de 3 jours à Batken, la ville voisine et frontière du Tadjikistan. Il nous indique la route pour nous y rendre, en nous prévenant que l’on traverserait une enclave ouzbek, donc contrôles à l’entrée et à la sortie.
C’est le moment des adieux avec S. qui nous aura aidé jusqu’à la fin, après nous avoir mis dans un beau merdier. Mais comme tout musulman qui se respecte, il nous explique que c’était son devoir d’être à nos côtés, peut-être aussi a t-il été surpris de la tournure qu'ont pris les événements à certains moments ?
Vers midi et demi, nous entamons la route vers Batken, et effectivement après 60 km, c’est l’enclave ouzbek. Le contrôle kirghize se passe sans problème, mais au contrôle ouzbek c’est niet, la route est fermée pour les étrangers. Une fois de plus, retour à la case départ. Un militaire nous indique une piste qui part de Ladamjay et qui contourne l’enclave. Mais pourquoi donc le chef de la police ne nous l’a-t-il pas indiquée ? Ne savait-il pas que l’enclave ouzbek nous était interdite ?
Nous prenons donc cette piste, dans un état déplorable, c’est du 25 km /h de moyenne, et nous y croisons tout le trafic international. Des dizaines de camions chinois qui reviennent du Tadjikistan et qui évitent, eux aussi, l’enclave ouzbek, une véritable autoroute de transit commerciale.
Notre bivouac se fait ce soir dans un pré, en retrait de la piste. Les propriétaires nous ignorent complètement, mais comme nous sommes épuisés de toutes ces "batailles" pour entrer au Tadjikistan, nous n'y pretons même pas attention.

Jeudi 17 août (jour 107) le long de la frontière ouzbeke - Kajjerekum (Tadjikistan) 153 km

Nous avons droit ce matin à un JEU DE PISTE GÉOPOLITIQUE, mais il n’y rien à gagner au bout, si ce n’est encore de grosses emmerdes. De plus nous en avons marre de ne même pas savoir dans quel pays nous faisons pipi !
En effet, pendant près de 3 heures, c’est un véritable gymkhana auquel nous nous livrons pour éviter de pénétrer en Ouzbékistan. Nouis sommes obligés de demander toutes les 5 mn si nous sommes sur la bonne piste, on tournicote sans arrêt, on se perd, et on fait même à deux reprises quelques km en Ouzbek, mais sans contrôle. Si c’était à refaire, nous ne passerions jamais par là, et vraiment nous le déconseillons, c’est une région géopolitiquement trop chaude pour des étrangers qui ne parlent pas le russe. Les contrôles de l’armée sont éprouvants, il est très désagréable d’avoir des kalachnikov braquées sur nous. A midi, nous finissons par arriver à Batken, où nous allons nous procurer un visa de transit pour sortir enfin du Kirghizstan.
Et vers 13 h, çà y est, nous passons pour de bon le poste frontière Kirghize. Nous sommes enfin arrivés au Tadjikistan, mais ce coup là nous aurions bien pu craquer.

Alors, comme nous l’avions fait pour les autres pays de la CEI, il est temps de faire un petit bilan de cette découverte du Kirghizstan.

Liste, certes subjective, de ce que nous avons aimé et de ce que nous n’avons pas aimé au Kirghizstan
~ Nous avons aimé ~
~ Nous n'avons pas aimé ~
Et malgé tout nous avons ADORÉ le Kirghizstan
La boisson nationale, le koumis : lait de jument fermenté légèrement alcoolisé (2%), un véritable tord-boyaux
La gentillesse et l’accueil des habitants comme d'hab
Proximité de la Chine oblige, le kirghize crache à tout bout de champ
La facilité avec laquelle nous remplissons notre réservoir d’eau : dans chaque village, il y a une dizaine de pompes à main, en effet, le Kirghizstan déborde d ’eau partout
Dans les villes, même à Bichkek, l’absence quasi totale des noms de rues et des numéros sur les immeubles, dur dur de trouver une adresse
Les paysages de haute montagne à couper le souffle
 
Le gazole à 40 cents d’Euro
La paix royale que nous a laissée la police de la route. Nous n’avons jamais été contrôlés, et nous passions les check-points sans s’arrêter, avec la bénédiction de la police
L’accueil exceptionnel de la police et de l’armée, du jamais vu. Sauf ce "douanier" à la c.. le dernier jour, qui nous a littéralement pourri la fin de notre séjour au Kirghizstan. ce qui hélas confirme la très mauvaise réputation des autorités en Asie centrale, dommage


Mosaique de Samarkand

 
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